Mr. Prantik Biswas, Assistant Professor in French, Amity School of Foreign Languages, Amity University Kolkata
Dr.Pronobesh Ranjan Chakraborty, Assistant Professor in French, Assam University, Silchar
Abstract
We are very well aware that Pondichery was officially a French colony from 1763 to 1954 while most of the Indian territories were being colonised by the British. Therefore, during the time the French Government was controlling the entire administration of this particular along with education, finance, health, law and order, etc. KichenassamyMadavane or K. Madavane was born in 1946 at Pondichery, he is a professor of French, a renowned writer, playwright, director and an Indian francophone short story writer. He is considered an Indian francophone writer because he writes in French being an Indian but the content of his works is always related to Indian stories – Indian mythology, French colonialism in India and the societal condition of India during French rule. For this particular paper, the researcher has chosen one of the novellas written by K. Madavane entitled «Un canot de papier sur le Gange» which is found in his famous collection of short stories Mourir à Bénarès (2010). In this short story, the writer shows us the effects of colonialism on the destiny of an excellent student named Fougerre and how the society used to accept the oppression of French colonists by resorting to indigenous mythology. So, this paper aims to discover how French diplomacy tried to imbibe their culture in Indian blood during the colonisation.
Key-words: India, France, colonialism, mythology, diplomacy etc
Résumé :
Nous avons bien su que Pondichéry était officiellement sous la décision des colons français de 1763 à 1954 lorsque la plupart des régions de l’Inde étaient colonisées par les Britanniques. Alors le gouvernement français contrôlait l’administration entière dans cette région particulière à cette époque-là comme l’éducation, la finance, la santé, la loi etc. Kichenassamy Madavane ou K. Madavane né en 1946 à Pondichéry, est un professeur de français, écrivain, dramaturge, metteur en scène et nouvelliste indien francophone. Il est considéré un écrivain indien francophone parce qu’il écrit en français en étant Indien mais le contenu de ses œuvres est toujours lié aux histoires de l’Inde- la mythologie indienne, le colonialisme français en Inde et la condition sociétale de l’Inde pendant l’action française. Pour cette communication particulière on a choisi une des nouvelles écrite par K. Madavane intitulée«Un canot de papier sur le Gange» qu’on trouve dans son recueil célèbre Mourir à Bénarès (2010). Au sein de cette nouvelle l’écrivain nous a bien démontré les retombées du colonialisme sur le sort d’un étudiant excellent s’appelait Fougerre et comment la société acceptait oppression des colons français en recourant à la mythologie indigène. Donc cette communication a pour but de découvrir comment la diplomatie française a essayé d’imbiber la culture française dans le sang des Indiens pendant leur colonisation.
Mots-clés : Inde, France, colonialisme, mythologie, diplomatie
Introduction
L’Inde est un pays qui a été gouverné par différents pays étrangers à différentes époques. Donc ce pays particulier est devenu enrichi avec diverses cultures qui sont apparu parfois comme les bénédictions pour ses citoyens et parfois comme les malédictions pour eux. Pondichéry est la capitale et la ville la plus peuplée du territoire de l’Union Puducherry, se situe dans le sud l’Inde. Ce territoire était sous la décision des colons français de 1763 à 1954 lorsque la plupart des régions de l’Inde étaient colonisées par les Britanniques. Alors le gouvernement français contrôlait l’administration entière dans cette région particulière à cette époque-là comme l’éducation, la finance, la santé, la loi etc. Kichenassamy Madavane ou K. Madavane né en 1946 à Pondichéry, est un professeur de français, écrivain, dramaturge, metteur en scène et nouvelliste indien francophone. Il est considéré un écrivain indien francophone parce qu’il écrit en français en étant Indien mais le contenu de ses œuvres est toujours lié aux histoires de l’Inde- la mythologie indienne, le colonialisme français en Inde et la condition sociétale de l’Inde pendant l’action française. Pour cette communication particulière on a choisi une des nouvelles écrite par K. Madavane intitulée«Un canot de papier sur le Gange» qu’on trouve dans son recueil célèbre Mourir à Bénarès (2010). Au sein de cette nouvelle l’écrivain nous a bien démontré les retombées du colonialisme sur le sort d’un étudiant excellent s’appelait Fougerre et comment la société acceptait oppression des colons français en recourant à la mythologie indigène. Donc cette communication a pour but de découvrir comment la diplomatie française a essayé d’imbiber la culture française dans le sang des indiens pendant leur colonisation.
Analyse/Contenu
La nouvelle «Un canot de papier sur le Gange» par K. Madavane joue un rôle très important pour examiner la relation culturelle entre L’Inde et la France c’est-à-dire comment les Français regardaient les Indiens même quand l’Inde a atteint l’indépendance des Britanniques. Les Britanniques ont quitté l’Inde mais quelques parts indiennes étaient encore gouvernées par les Français où ils ont fait leurs colonies comme Pondichéry, Karaikal, Mahé, Malabar et Chandernagor. À travers le recueil entier Mourir à Bénarès (2010) l’écrivain a dénoncé la mentalité des indiens d’accepter toutes les sortes de crises qui se passent chez eux et de recourir aux idéologies mythologiques pour se consoler et la nouvelle «Un canot de papier sur le Gange» qu’on a prise pour la discussion n’est jamais une exception dans cette considération.
La nouvelle s’ouvre avec une dénonciation sérieuse
«L’Inde est probablement le pays où on accepte le plus facilement l’emprise de la fatalité sur la vie des individus. La vie n’est pas juste. On le dit souvent.»[1]
Cette ligne particulière indique que comment les indiens acceptent la fatalité sur leur vie et accusent illogiquement leur sort. Fougerre est le personnage principal dans cette histoire qui était un étudiant excellent depuis son enfance dans toutes les matières et personne ne pouvait le dépasser dans la classe. Mais la cruauté du colonialisme a touché sa carrière ainsi que sa vie dans une telle manière qu’elle les a totalement détruites.Fougerre avait toutes les possibilités dans sa vie ; il était un garçon exceptionnellement doué qui aurait pu suivre une carrière brillante même en chirurgie. Il travaille maintenant comme un vendeur des billets de bus à Pondichéry où l’auteur le retrouve après longtemps et les deux amis se sont échangé leurs anciens sentiments, leurs anciens mémoires. Fougerre a raconté sa situation actuelle et familiale avec l’auteur où on a appris que cela fait vingt ans qu’ils n’ont pas eu un enfant ; ils ont beaucoup essayé mais il n’y avait pas de résultat. Mais un jour un mendiant leur a conseillé d’aller à Kashi pour accomplir quelques rites mythiques qu’il y a effectués avec sa femme Meenakshi et les époux ont été bénis avec leur fils Kartik. Kartik était aussi intelligent que son père, la plupart de temps il passait en étudiant ; malheureusement le dernier jour avant la fermeture des grandes vacances scolaires il était confiné dans la salle de classe et personne n’y a pas trouvé. Il y est mort à cause de la négligence de l’administration de l’école et après cet incident Fougerre s’est fermé dans sa chambre et est devenu fou au fil de temps ; à la fin un jour il est décédé à l’asile après une longue souffrance.
«En 1742 est nommé un nouveau gouverneur, Joseph François Dupleix (oui, comme la station de métro, à Paris !). C’est lui qui reçoit la lourde tâche de gérer sur place les retombées des conflits opposant en Europe Anglais et Français. Jeune homme ambitieux, marié à une jolie métisse, Dupleix ménera en quelques années Pondichéry à son firmament. Surtout, dans cette Inde aux richesses tant convoitées, il réalise combien la position des comptoirs demeure précaire tant qu’ils se limitent au commerce et se privent d’une assise locale plus solide. Sa politique, destinée à accroître l’influence française dans les affaires intérieures indiennes, porte rapidement ses fruits : Pondichéry devient une cité réputée et fastueuse, l’argent y coule à flots. Les commerçants s’enrichissent, ce qui ne manque pas de provoquer la suspicion et la jalousie des élites commerçantes restées en France.»[2]
Donc comme Pondichéry était un ancien comptoir français et Dupleix a commencé à diriger l’administration entière dans cette partie de l’Inde l’influence française y a joué son rôle activement. Par conséquence, la culture française a été injecté dans le sang des indigènes dans une telle manière que leur culture n’était pas confinée seulement officiellement mais elle les a également touchés à la maison. Le nom Fougerre est bien-sûr sonne insolite pour un Tamoul mais il y avait beaucoup de noms analogues à cette époque dans la capitale de Dupleix comme
Alors c’est bien évident qu’en pratiquant leur culture on est devenu démis-Français quand il arrive aux noms. À ce temps-là ces noms ne sonnaient jamais étranges aux oreilles des indiens car on habitait en Inde mais on n’est pas encore pleinement devenu indien. Nous étions sur le sol de notre propre état mais nous ne pouvions pas jouir de notre indépendance. L’histoire toujours rend coupable les Britanniques cependant il y en avait beaucoup comme eux qui nous gouvernaient afin de nous exploiter, de nous garder au le deuxième rang de la société.
Un exemple le plus pertinent dans le contexte de la discussion cette nouvelle qu’on trouve quand Madame Armeil réprimande Fougerre pour dessiner la colonne d’Asoka comme le symbole le plus significatif de la mère patrie. Elle a pris ce dessin comme une insulte personnelle et une grande trahison. Elle était fâchée et a déchiré sans hésitation en mille morceaux ce magnifique dessin que Fougerre a dû mettre des heures à exécuter chez lui. En étant une enseignante elle se livre à la discrimination parmi les étudiants mixtes par rapport à la nationalité. On est venu chez nous pour nous civiliser mais non pour nous insulter, non pour nous oppresser, non pour nous châtier. Ici Madame Armeil n’a pas insultéFougerre mais la communauté entière tamoule et au sens général les Indiens. L’institutrice s’est moquée de Fougerre seulement pour dessiner un symbole national sur son cahier en disant :
«Tu n’es pas Indien, idiot. Tu es Français, mon vieux.»[4]
«Un canot de papier sur le Gange» nous fournit d’une belle image que comment le feu du colonialisme peut pousser un natif vers la fatalité, comment il peut endommager sa carrière pour toujours et comment il peut le tuer si brutalement. Un jour pendant la récréation quand Fougerre regardait ses camarades jouer au cercle de billes en accoudant sur le balcon un étudiant français (le fils d’un fonctionnaire français) a pris les deux pieds de Fougerre, l’a reversé et l’a jeté par-dessus le bord. Cette chute a fendu sa lèvre supérieure et l’a défiguré d’une façon permanente. Ce jour dans cet accident il pourrait mourir même sa tête était brutalement blessée ; il était assis au fond de la classe en subissant la blessure, sa chemise en sang et son visage méconnaissable.
Maintenant la question est pourquoi il lui a nuit de cette façon ? Est-ce que Fougerre a commis aucune erreur ? Quel était son infraction ? Pourquoi il a dû payer ce grand prix ?
La réponse sera car Fougerre est Indien, il est Tamoul et un Indien ne peut jamais dépasser un Français en études. Les colonisateurs sont toujours supérieurs par rapport aux peuples colonisés ; ils sont occidentaux et nous sommes orientaux.
Dans « L’Orientalisme », Said analyse le système de représentation dans lequel l’Occident a enfermé l’Orient – et même, l’a créé. Le livre est plus que jamais d’actualité, parce qu’il retrace l’histoire des préjugés populaires anti-arabes et anti-islamiques, et révèle plus généralement la manière dont l’Occident, au cours de l’histoire, a appréhendé « l’autre ».[5]
Au sein de cette nouvelle l’auteur s’adresse à l’étudiant français comme l’Autre ; ici il a recouru à l’emploi de l’ironie car s’ils peuvent nous parler l’Autre pourquoi nous ne pouvons pas le parler ? Ils nous considèrent inférieurs et d’une même façon nous les considérons le même alors. L’auteur n’a jamais mentionné son nom au cours de l’histoire à cause de sa peur comme elle se décrit mais en lui s’adressant l’Autre il l’abusé plutôt il a dénoncé le clan entier.
Kartik, le fils de Fougerre est mort dans la salle de classe après la fermeture de l’école seulement à cause la négligence de la direction de l’école ; un élève qui s’est perdu de l’école, on l’a cherché partout sauf à l’école et la direction de l’école n’a jamais senti le besoin de l’y chercher seulement pour une fois. À partir de la naissance à la mort de Kartik le passage entier est basé sur la mythologie indienne. Un mendiant a conseillé Fougerre et son épouse Meenakshi d’aller à Kashi où ils prieront Shiva et Parvati pour obtenir en enfant et laisser flotter au milieu du Gange un canot de papier avec le billet de 100 roupies. Si le canot naviguera leur vœu se réalisera. Fougerre a dit :
«Tout le monde va à Kashi pour mourir. Moi, je suis allé pour la naissance de mon fils.»[6]
On a deviné que Kartik criait quand il était renfermé dans la salle de classe :
«L’infernal et l’invisible chakravyu s’est mis en place et venait de se renfermer de nouveau sur abhimanyu. Tous preésents mais personne ne pouvait forcer ce cercle invincible. Où es-tu Arjun, mon père ? que fais-tu Subhadra, ma mère ? »[7][…]
Alors dans cette nouvelle à plusieurs reprises on a pris l’aide de la mythologie pour satisfaire son esprit quand on est en péril. Cette mentalité est fortement réprimandée par K. Madavane dans cette histoire dans une manière ironique. Nous toujours tenons responsable notre sort pour notre douleur, notre souffrance dans la vie. Mais est-ce que nous jamais posons des questions aux vrais coupables qui nuisent notre vie, notre société ? Non. Faire face à la limitation on accuse son destin mais on n’arrive pas aller contre le système. Ici le mot chakravyu porte le vrai sens du colonialisme, Arjun, Subhadra ils portent la signification des sauveurs de cette oppression.
Conclusion :
Pour conclure on peut dire qu’«Un canot de papier sur le Gange» a bien montré l’effet destructeur du colonialisme sur la vie des Indiens pendant le colonialisme français en Inde. En écrivant cette histoire Madavane a exhibé sa compétence d’utiliser l’ironie en se moquant de la mentalité des Indiens d’accepter la fatalité si facilement. Au sein de cette histoire Fougerre représente les nombreux de colonisés silencieux sous l’oppression des colons. La culture qu’ils voulaient établir dans notre pays ne peut jamais être une civilisation civilisée dans tous les aspects. Cette civilisation n’a pas de droits d’insulter les natifs, de détruire la carrière des autochtones, de pousser les indigènes vers la mort. Ils ont joué avec notre impuissance alors que nous prenions l’aide du concept de la mythologie ; Madavane ici n’est ni contre la mythologie directement ni pour elle, il l’a jeté à la considération des lecteurs. Même avant de mourir les sentiments de Fougerre étaient peints avec le cadre mythologique :
«Leur premier canot en billet de banque était bien stable sur les eaux du Gange paisible. Mais il n’a pas navigué bien longtemps.»[8]
C’est-à-dire dieux a bien béni son fils Kartik avec sa naissance mais il ne lui a pas donné la durée de vie.
Références :
Madavane, K. (2010b). Mourir à Bénarès: un recueil de nouvelles.
Madavane, K. (1998). La malédiction des étoiles, ou, Le Mahabharata des femmes. Pondicherry [Inde] : Samhita Publications.
Prajesh Kumar Basu, Amity University Maharashtra, Suchandra Ghosh (Basu), Amity University Maharashtra,
Abstract
The laureate of Nobel Prize for Literature in 1969, writer, poet and playwright, Samuel Beckett is chiefly known for his theatrical masterpieces such as Waiting for Godot etc. He learned and fell in love with the French language from his childhood. He is one of the most famous authors of modern times with the incredible ability to switch from English to French and vice versa, creating a “Beckettian tone”. Languages travel. Each language is multilingual. Beckett leans towards moving away from conventional structure in literature, on the other hand, he explores the human condition, in a dark, serious, and sometimes absurd tone. During the war, Beckett joined the French resistance. Samuel Beckett had begun his writing first in English, then switched to French for ten years, and again he returned to English. He not only excelled in Italian and French, but he was also known for using laughter as a weapon in his works. We will explore, in a comparative way, the impacts of being multilingual on Beckett’s writing process. The objective of this chapter is not only to highlight the evolution of Beckett’s multilingualism, but also to wander through the paths of the author’s literary and philosophical life, his satire, etc. The upshot of this research is that the universal art of cultural diplomacy of multilingual innovative minds like Samuel Beckett knows no barriers of language and culture.
Samuel Beckett : Au-Delà Des Horizons De La Langue Et De La Culture,
Résumé
Lauréat du prix Nobel de littérature en 1969, écrivain, poète et dramaturge, Samuel Beckett est principalement connu pour ses chefs-d’œuvres théâtrales tel En Attendant Godot etc. Il a appris et est épris de la langue française dès son enfance. C’est l’un des auteurs les plus célèbres du temps moderne possédant la capacité incroyable de passer d’anglais à français et vice versa, faisant naître un « ton beckettien ». Les langues voyagent. Chaque langue est multilingue. Beckett se penche à éloigner la structure conventionnelle dans la littérature, d’autre part, il exploite la condition humaine, d’un ton sombre, sérieux, et parfois absurde. Pendant la guerre, Beckett rejoint la résistance française. Samuel Beckett avait commencé ses écritures d’abord en anglais, puis passé au français pendant dix ans, et encore il revient à l’anglais. Il excellait non seulement en italien et en français, mais aussi il était connu pour utiliser le rire comme une arme dans ses œuvres. On va explorer, d’une manière comparative, des impacts du fait d’être multilingue sur le processus d’écriture chez Beckett. L’objectif de ce chapitre est non seulement de mettre en lumière l’évolution du multilinguisme de Beckett, mais aussi de déambuler à travers les chemins de la vie littéraire et philosophique de l’auteur, sa satire, etc. L’aboutissement de cette recherche est que l’art universel de diplomatie culturelle des novateurs multilingues comme Samuel Beckett ne connaît aucune barrière de la langue et de la culture.
(235 mots)
Les mots clés : diplomatie culturelle, multilinguisme, Samuel Beckett, absurdité, littérature multilingue
La relation entre un auteur multilingue et une langue est une manière de réfléchir de leur relation à leur propre pratique artistique. Samuel Beckett, né en Irlande en 1960 et mort en 1989 en France, avait exploré son plurilinguisme à travers sa littérature, sa philosophie et son art. Le multilinguisme constitue une manière de penser de la relation entre la langue et soi. Samuel Beckett a choisi de changer sa langue d’écriture à plusieurs reprises. Lors de la transposition de ses œuvres de leur version originale en français vers anglais, l’auteur a fait de nombreux changements. Ces changements ont été faits dû à sa sensibilité envers la qualité distincte de chaque langue et des références individuelles de deux cultures différentes. En traduisant du français vers anglais, il modifie le texte pour s’approprier les références culturelles, par exemple, dans sa pièce En attendant Godot : “ Seine Seine-et-Oise Seine-et-Marne Marne-et-Oise ” devient en anglais : “ Feckham Peckham Fuhlham Clapham ”.
La diplomatie culturelle désigne l’échange des idées, informations, art, langue, littérature, mode, gastronomie, et tous les autres aspects de la culture entre les pays et ses peuples afin de favoriser une compréhension mutuelle.
Cette recherche explore la vie et les pensées de l’un des plus grands écrivains du XXe siècle. Une société troublée de guerre, de violence, d’intolérance, et de complexité d’une ère technologique cherche à trouver la paix, le bonheur et le sourire. Les pays cherchent à se lier l’un avec l’autre de manière politique, sociale et culturelle. L’humour, le sourire, le plaisir du langage s’en sont allés pour toujours. Pour toujours? N’y a-t-il vraiment pas un chemin pour rétablir la diplomatie culturelle entre les pays? Les œuvres de Samuel Beckett surpassent les bornes linguistiques et culturelles, tout en favorisant une compréhension globale.
Cet article explore l’impact profond de Beckett en tant qu’ambassadeur culturel sur la littérature globale. Cet article discute l’évolution du multilinguisme chez Samuel Beckett et aussi ses thèmes universels, la condition humaine qui sont très pertinents aujourd’hui. Ses œuvres sont très largement traduites globalement et sont mises en scène partout dans le monde entier. Ce sujet a une approche interdisciplinaire, qui explore la littérature, le théâtre, la culture, et la diplomatie. Cette étude peut fournir des idées précieuses du pouvoir d’art et de littérature en regard de façonner et de tailler la diplomatie culturelle et des connexions globales.
L’œuvre de Samuel Beckett a été largement acclamée pour son mélange unique d’innovation littéraire et théâtrale, explorant la condition humaine, l’absurdité et l’existentialisme. Les recherches ont examiné le bilinguisme et l’autotraduction de Beckett (Beckett, 1988 ; Motaword, 2021), son rôle dans la Résistance française (Knowlson, 1996) et la signification culturelle de ses pièces, en particulier En attendant Godot (Bair, 1978 ; Mercier, 2006). Les chercheurs ont également analysé l’influence de Beckett sur l’art et la littérature contemporaines (Cairn, 2006 ; Rutgers, 2015). Ce chapitre s’appuie sur ces études, explorant les contributions de Beckett à la diplomatie culturelle et son héritage en tant qu’ambassadeur culturel.
Comment les œuvres littéraires et théâtrales (promouvant la compréhension et les échanges interculturels) de Samuel Beckett peuvent-elles être comprises comme une forme de diplomatie culturelle? Quelles implications cela a-t-il pour notre compréhension du rôle de l’art et de littérature multilingue dans les relations internationales ?
Les œuvres littéraires et théâtrales de Samuel Beckett sont caractérisées par leurs thèmes universels et leur style avant-gardiste. Celles-ci ont servi de catalyseur pour la compréhension et les échanges interculturels, promouvant la compréhension globale du langage.
Cette recherche explore l’impact du multilinguisme de Samuel Beckett sur son processus d’écriture, son style littéraire et sa diplomatie culturelle, en examinant sa vie, ses œuvres et son héritage à travers une analyse comparative des recherches existantes. L’étude se concentre uniquement sur le multilinguisme de Beckett et ses effets, c’est donc n’inclut pas une analyse complète de l’ensemble de son œuvre ou d’autres facteurs influents sur son écriture.
L’objectif de cette recherche est de chercher des impacts du fait d’être multilingue sur le processus d’écriture chez Beckett. Ce chapitre met non seulement en lumière l’évolution du multilinguisme de Beckett, aussi il va déambuler à travers les chemins de la vie littéraire et philosophique de l’auteur, sa satire, sa carrière théâtrale etc.
La recherche est basée sur la méthode qualitative: descriptive, analytique, et comparative.
On va explorer d’une manière documentaire de diverses recherches menées déjà par des chercheurs à ce propos et en se basant sur des observations après avoir exploré les œuvres de Samuel Beckett.
C’est l’un des auteurs les plus célèbres du temps moderne possédant la capacité incroyable de passer d’anglais à français et vice versa, faisant naître un « ton beckettien ». Les langues voyagent. Chaque langue est multilingue. Beckett se penche à éloigner la structure conventionnelle dans la littérature, d’autre part, il exploite la condition humaine, d’un ton sombre, sérieux, et parfois absurde.
À l’âge de dix-sept ans, Beckett commence à étudier le français au Trinity College. En 1923, cela faisait déjà douze ans qu’il était exposé à la langue. A Trinity, il a choisi le français, avec l’italien, comme matière de spécialisation. Son professeur de français, Thomas Rudmose-Brown (poète écrivant en anglais et en français) constate que Beckett était le meilleur élève de son année, tant en français qu’en italien. Selon Rudmose Brown, Beckett parlait et écrivait le français « comme un Français de la plus haute éducation ».
Beckett obtient son baccalauréat en 1927 avec un résultat exceptionnel, et s’installe à Paris pour assister à un programme d’échange à l’École Normale Supérieure. Après deux ans, il revient à Trinity pour devenir professeur de littérature française.
Pendant la guerre, Beckett rejoint la résistance française. Il explore la condition humaine, souvent avec un ton sombre, sérieux et absurde. Samuel Beckett avait commencé ses écritures d’abord en anglais, puis passé au français pendant dix ans, et encore il revient à l’anglais. Il excellait non seulement en italien et en français, mais aussi il était connu pour utiliser le rire comme une arme dans ses œuvres.
Dans En attendant Godot, l’utilisation magistrale du multilinguisme et de l’espièglerie linguistique par Samuel Beckett renverse les structures théâtrales conventionnelles, reflétant l’absurdité et l’incertitude de l’existence humaine, illustrant ainsi comment son style d’écriture bilingue a contribué à sa diplomatie culturelle et à son innovation littéraire.
Le poème « Comment dire » est le dernier texte que Samuel Beckett qu’il avait écrit en français, peu avant sa mort. Sentant s’approcher le moment de se taire enfin, Beckett se penche sur ce qui l’a le plus préoccupé pendant toute sa vie créative : l’impossibilité de traduire en mots l’expérience de l’existence, l’impossibilité de signifier. Le trajet du langage est terminé, et à la fin, vu l’échec des mots, il n’y a que silence.
Les modifications langagières et culturelles lors de sa traduction sont dues souvent au long décalage du temps entre la création originale et la traduction. Cela témoigne de l’évolution du style d’écriture et de la poétique de l’auteur et de sa relation par rapport à l’écriture et soi Beckett compose Mercier et Camier à l’âge de quarante ans, en 1946. Après l’écriture des nouvelles, celui-ci est son premier roman écrit en français.
Il va être toujours rappelé pour son chef d’œuvre En Attendant Godot qu’il avait écrit pendant son époque française. Beckett se met à écrire en français et atteint sa maturité dans la trilogie romanesque. Il va lier son intérêt au langage, à la réalité et au sujet. Enfin il retourne d’une façon tout à fait inattendue en anglais vers 1955. Ces transitions n’étaient toujours pas soudaines ou imprévues : plutôt graduelles et conscientes. James Joyce, Samuel Beckett et Vladimir Nabokov maîtrisaient plusieurs langues. Dans leurs œuvres, le multilinguisme atteint un niveau différent et une perfection d’aspect culturel. Le bagage multilingue de Samuel Beckett est indissociablement lié à ses compositions.
En fin de compte, la recherche met en évidence l’attrait universel des écrivains multilingues innovants comme Beckett, qui transcendent les barrières linguistiques et culturelles. L’art universel des novateurs multilingues comme Samuel Beckett ne connaît aucune barrière de la langue et de la culture.
Références
Beckett, S. (1952). En attendant Godot. Les Éditions de Minuit.
Partho DAS.Assistant Professor – I (French), Amity University Kolkata &Ph.D Research Scholar (French) University of Lucknow)
Dr. Shailendra Pratap SINGH.Associate Professor (French), University of Lucknow
Abstract
In the novel “Une Vie”, Maupassant talks about the rituals, customs and social conventions of 19th century French society. Here a woman, Jeanne, has challenges and constraints. His interactions and social experiences show the contemporary social landscape of France. The borders between tradition and modernity, duty and desire are very prominent here. The novel focuses primarily on the personal growth and experiences of the protagonist, Jeanne, in 19th-century Normandy. In this novel, certain cultural celebrations or festivities, events or social gatherings are present such as the celebration of July 14 or local festivals.
On the other side, social life plays a central role in Manik Bandopadhyay’s ‘Putul Nacher Itikatha’. The novel describes the lives of popular artists, especially puppeteers, and their efforts to survive in poverty, exploitation and social inequality. The most important cultural celebration in ‘Putul Nacher Itikatha’ is the annual fair or ‘Mela’ which takes place in the villages. This fair is an important social and economic event, bringing together people from different communities and providing opportunities for commerce, entertainment and cultural exchanges. The puppeteers and other folk artists often perform during these fairs. They attract crowds with their shows and contribute to the festive atmosphere. Some other festivals are also mentioned in this novel.
Une étude comparative de la vie sociale, du rassemblement communautaire, de la célébration culturelle et de la festivité dans « Une Vie » de Guy de Maupassant et dans «PutulNacherItikatha» de Manik Bandopadhyay.
Résumé
Dans le roman « Une Vie », Maupassant raconte les rituels, les coutumes et les conventions sociales de la société française du XIXe siècle. Ici une femme, Jeanne a des défis et des contraintes. Ses interactions et expériences sociales montrent le paysage social contemporain de la France. La frontière entre tradition et modernité, devoir et désir sont ici très marquante. Le roman se concentre principalement sur la croissance personnelle et les expériences de la protagoniste, Jeanne, au XIXe siècle en Normandie. Dans ce roman, certaines célébrations ou festivités culturelles, événements ou rassemblements sociaux sont présents comme la célébration du 14 juillet ou les fêtes locales.
De l’autre côté, la vie sociale joue un rôle central dans « PutulNacherItikatha » de Manik Bandopadhyay. Le roman décrit la vie d’artistes populaires, notamment de marionnettistes et leurs efforts pour survivre dans la pauvreté, l’exploitation et les inégalités sociales. La célébration culturelle les plus importante dans « PutulNacherItikatha » est la foire annuelle ou Mela qui a lieu dans les villages. Cette foire constitue d’importants événements sociaux et économiques, rassemblant des personnes de différentes communautés et offrant des opportunités de commerce, de divertissement et d’échange culturel. Les marionnettistes et d’autres artistes folkloriques se produisent souvent pendant cette foire. Ils attirent les foules avec leurs spectacles et ajoutent à l’ambiance festive. Quelques autres festivals sont également mentionnés dans ce roman.
Guy de Maupassant et Manik Bandopadhyay viennent de régions différentes. Mais la lutte, le devoir et le désir sont communs partout. Dans cette recherche, nous souhaitons comparer la vie sociale, les rassemblements communautaires, les célébrations culturelles et la festivité entre le roman « Une Vie » de Guy de Maupassant et l’autre roman « PutulNacherItikatha » de Manik Bandopadhyay.
Mots clés: vie, célébration, festivité, sociale, culturelle.
Guy de Maupassant and Manik Bandopadhyay come from different regions. But struggle, duty and desire are common everywhere. In this research, we wish to compare the social life, community gatherings, cultural celebrations and festivity between the novel “Une Vie” by Guy de Maupassant and the other novel “Putul Nacher Itikatha” by Manik Bandopadhyay.
« Une Vie » de Guy de Maupassant est un roman qui nous montre la vie d’une jeune femme Jeanne. La vie sociale de Jeanne est une attraction centrale du roman. Dans ce roman, l’un des thèmes clés est le rôle du mariage dans la formation de la vie d’une femme. La vie sociale de Jeanne tourne fortement autour de l’amour et du mariage. Cependant, ses expériences en matière d’amour et de mariage la conduisent finalement à affronter les dures réalités de la domination patriarcale. Maupassant raconte la nature hiérarchique de la société française et les attentes sociales du XIXe siècle. Dans ce roman, les rassemblements communautaires jouent un rôle important dans la représentation de la vie sociale et des coutumes de l’époque. La fête annuelle au Château de la Vrillette est un exemple de rassemblement communautaire. Cet événement sert de point focal pour l’aristocratie locale. L’événement rassemble les voisins, les amis et les connaissances pour socialiser et célébrer. La fête est pleine de soirées, de musique, de danse et d’autres formes de divertissement qui sont un aperçu de la célébration sociale de l’élite française provinciale de cette période. Maupassant met ici en lumière les rituels et les traditions qui font les interactions sociales entre ces classes privilégiées. Maupassant utilise ces rassemblements pour dénoncer l’hypocrisie, la duplicité et la décadence morale qui se cachent sous la surface de la société bourgeoise. Ici, Les personnages ont des commérages et des comportements scandaleux. Pendant des rassemblements communautaires, Jeanne affronte les limites imposées aux femmes par les normes patriarcales et commence à remettre en question la validité de l’ordre social dans lequel elle vit. On observe également quelques célébrations culturelles dans ce roman comme Noël et Pâques. Ces occasions constituent un lieu important dans la vie des gens avec des opportunités de réunions de famille, de festins et de réflexion. Les rituels montrent les croyances et pratiques religieuses de l’époque. Parfois, Maupassant fait référence à d’autres événements culturels comme des représentations théâtrales, des concerts et des salons littéraires. Ces activités culturelles offrent aux personnages des opportunités de loisirs et de divertissement ainsi que des possibilités de socialisation. On voit également les références des auteurs, philosophes et artistes contemporains, ainsi que l’exploration de thèmes littéraires. Cependant la fête n’est pas un thème central dans ce roman,mais les célébrations traditionnelles telles que les mariages et autres réunions de famille sont ici visibles. Une célébration de mariage dans le roman est celle de l’amie d’enfance de Jeanne, Gilberte, qui épouse un riche propriétaire terrien nommé Julien. Le mariage est décrit comme une grande affaire, à laquelle participent des membres de l’aristocratie locale et d’autres personnalités de la communauté. Les festivités comprennent une grande célébration, des danses, etc., gardant les mariés au centre de l’attention. Ici, ce mariage n’est pas seulement une affaire personnelle, mais aussi une démonstration publique de richesse et de liens familiaux. En fait, la célébration du mariage dans « Une Vie » reflète les thèmes plus larges du roman sur les contraintes sociétales. Si l’événement peut paraître joyeux et festif à première vue, il souligne également les limites imposées aux individus, en particulier aux femmes, par les normes et attentes patriarcales. Jeanne croyait aux idéaux romantiques de l’amour et du mariage. Mais, elle est témoin des complexités et des compromis impliqués dans les unions matrimoniales, qui façonnent finalement ses propres perceptions et expériences. Cependant, la représentation des festivités par Maupassant dans « Une Vie » est souvent tempérée par un sentiment de réalisme qui reflète le ton général du roman.
« PutulNacherItikatha » de Manik Bandopadhyay est un roman bengali classique qui nous montre les luttes et les aspirations de la société de la classe moyenne dans le Bengale rural au début du 20e siècle. La vie sociale dans le roman tourne autour de divers thèmes tels que la pauvreté, l’exploitation, la hiérarchie sociale et la quête d’identité et de dignité. Le roman décrit de façon vivante les vies interconnectées des villageois en milieu rural.Il explore la dynamique des relations des familles, entre voisins et entre différents groupes sociaux. Les festivals, les rituels et les rassemblements communautaires jouent un rôle important dans la formation des interactions sociales. Ici,la hiérarchie sociale contrôle la dynamique du pouvoir et entraine souvent à l’oppression et à l’injustice. Les difficultés économiques sont au cœur de la vie des personnages. La lutte économique pousse de nombreux personnages à faire des choix difficiles, conduisant souvent à des dilemmes moraux et à des conflits. Dans ce roman, nous pouvons explorer le riche patrimoine culturel du Bengale rural à travers diverses coutumes, rituels et superstitions dans la communauté.Le roman montre plusieurs festivals et célébrations qui rassemblent la communauté. Certaines fêtes religieuses telles que Durga Puja et Kali Puja et certaines fêtes sociales telles que les mariages, les fêtes des récoltes, etc. sont décrites dans ce roman. Pendant ces événements, les villageois se réunissent pour prier et participer à des spectacles culturels comme la musique, la danse et le théâtre. Durga Puja, l’adoration de la déesse Durga, est l’une des fêtes les plus importantes du roman. Le village tout entier se réunit pour célébrer cette fête avec des rituels, notamment la construction despandals (le temple temporaire), l’adoration de ladéesse, la musique, la danse et les festins. L’autre fête de Kali Puja qui est dédiée à l’adoration de la déesse Kali, est une autre fête importante dans le roman. Les villageois offrent des prières et des sacrifices à la déesse Kali.Ils prientles bénédictions de la déesse Kalipour sa protection et sa prospérité. Les mariages sont également célébrés avec beaucoup de joie et de splendeur dans le roman. Cela reflète l’importance des unions conjugales dans la société rurale bengali. Tout le village participe à la cérémonie de mariage. Un jour de marché est également l’occasion où les villageois se rassemblent pour acheter, vendre et échanger des choses et des marchandises. Ces marchés animés servent non seulement de centre économique mais aussi de centres sociaux où les gens se rencontrent, échangent des points de vue et entretiennent des liens sociaux.Les rassemblements religieux comme les prières, les processions religieuses sont présentées dans le roman comme la partie intégrante de la vie communautaire. Ces rassemblements offrent des opportunités de réflexion spirituelle, de croyances collectives et de renforcement des pensées et pratiques religieuses. Les fêtes des récoltes commeNabanna (la fête des récoltes bengalies) ou Baisakhi (la fête des récoltes de printemps), sont décrites comme des occasions joyeuses. Les villageois célèbrent fêtes des récoltes avec de la joie, des danses folkloriques et des chants pour célébrer la fertilité de la terre et le travail des agriculteurs. Ces festivals soulignent la relation entre la communauté rurale et la terre dont elle dépend pour sa vie. Le roman décrit également des foires ou des Melas qui attirent les villageois. Ces événements comportent une variété d’attractions, notamment des magasins de nourriture, des jeux, des spectacles culturels et des cérémonies religieuses. Les marionnettistes se produisent souvent pendant de ces foires, ajoutant ainsi encore plus d’attrait à l’ambiance festive. Les foires offrent des opportunités de socialisation, de divertissement et de commerce. Cet événement rassemble des personnes de différentes classes sociales dans un esprit de camaraderie et de festivité.Parfois, des spectacles de marionnettes peuvent être vus pendant des occasions festives du roman. Les représentations des marionnettistes ne sont pas seulement une forme de divertissement mais aussi une célébration de l’art et de la culture. Il attire les foules avec leurs applaudissements et leurs rires. La fête de « PutulNacherItikatha » reflète l’éthos culturel et l’esprit communautaire du Bengale rural.
« Une Vie » de Guy de Maupassant et « PutulNacherItikatha » de Manik Bandopadhyay sont deux œuvres littéraires qui explorent les complexités de la vie humaine et de la société dans différents contextes culturels. Dans les deux romans, les points communs sont l’exploration des réalités sociales, des émotions et des relations humaines, des normes et conventions sociales etc. Ces deux romans sont de contextes culturels différents et de périodes différentes. Les célébrations et événements spécifiques dans« Une Vie » et « PutulNacherItikatha » peuvent différer en raison de leurs contextes culturels distincts, mais les deux romans capturent l’essence des rassemblements communautaires, des festivités et des moments d’interaction sociale qui sont partie intégrante de la vie humaine et de la société.
Références:
Guy de Maupassant, Une vie, Édition de référence : Éditions Albin Michel, Le Livre de Poche, 1983.
Manik Bandopadhyay, পুতুলনাচেরইতিকথা, Ashok Book Agency, 2017.
The relation between Rabindranath Tagore, Nobel Lauriat and France was very important. It was started with his grandfather, Dwarakanath Tagore’s visit in France and continued with his brothers, especially Jyotirindranath Tagore. Before expanding his glory everywhere in the world in 1913, the talent of Tagore had been attracted by French personalities like famous traveler Alexandre David Neel and poet, Saint John Perse, Ambassador of France in London. Saint John Perse would like to meet Tagore and he wrote to him. Fox-Strangways had given him anintroductory letter for this Bengali poet. Tagore was well received by Saint John Perse. It was a good discussion of subjects of translation of Gitanjali in French. His meeting with Romain Rolland created a new historical relation and started a new global and intellectual aspect. Tagore became a regular visitor of “La Maison Autour Monde”, it was a house of famous business man and patron of Art, Albert Kahn. Sylvain Levi, the first guest French professor came to Viswa Bharati, Santiniketan in 1921, whose collaboration made an initiative of Tagore to establish his university. His relation with France and French people played an important role in the global context.
Rabindranath Tagore et sa relation franco-indienne
Résumé
La relation entre Rabindranath Tagore, Lauréat de prix Nobel et la France était très importante. Ça commençait avec la visite de son grand-père Dwarakanath Tagore en France et continuait avec ses frères, spécialement Jyotirindranath Tagore. Avant répandre sa gloire partout dans le monde en 1913, le talent de Tagore avait été déjà attiré par des personnalités françaises comme célèbre voyageur Alexandre David Neel et le poète Saint John Perse, Ambassadeur de France à Londres. Saint John Terse voudrait rencontrer Tagore et il a lui écrit. Fox-Strangways avait lui donné une lettre d’introduction pour ce bengali poète. Tagore a été bien accueilli par Saint John Perse. C’était une discussion des sujets de la traduction de Gitanjali en français. Son rencontrer avec Romain Rolland a créé une nouvelle relation historique et a commencé un nouvel aspect mondial et intellectuel. Tagore devenait un visiteur régulier de « La Maison Autour Monde », c’était une maison de célèbre homme d’affaire et patron d’art Albert Kahn. Sylvain Levi, le premier professeur invité français est venu à Viswa Bharati, Santiniketan en 1921, dont collaboration a fait l’initiative de Tagore pour établir son université. Sa relation avec France et les français aussi a joué un rôle important dans le contexte mondial.
Né en 1861, Rabindranath Tagore était tout à la fois poète, compositeur, écrivain, dramaturge, peintre et philosophe. Il composait de la musique et c’est la seule personne au monde à avoir composé deux hymnes nationaux : celui du Bengladesh et de l’Inde. Dans ce pays-là il est connu pour ses chansons comme George Brassens en France, ou Félix Leclerc au Québec. En plus d’être le premier lauréat du Prix Nobel de Littérature non-occidental, Tagore a une œuvre picturale de plusieurs milliers de toiles et dessins. Il est aussi auteur de nouvelles, de pièces de théâtre, d’un opéra et de manuels scolaires, bref c’était un polymathe extraordinaire. En Occident, il a longtemps été présenté comme un poète mystique qui pourrait éviter la catastrophe de la guerre mondiale qui se tramait. Cette présentation était fausse, insuffisante.
La relation entre Rabindranath Tagore et la France était très importante. Ça commençait avec la visite de son grand-père Dwarakanath Tagore en France et continuait avec ses frères, spécialement Jyotirindranath Tagore. Avant répandre sa gloire partout dans le monde en 1913, le talent de Tagore avait été déjà attiré par des personnalités françaises comme célèbre voyageur Alexandre David Neel et le poète Saint John Perse, Ambassadeur de France à Londres. Saint John Terse voudrait rencontrer Tagore et il a lui écrit. Fox-Strangways avait lui donné une lettre d’introduction pour ce bengali poète. Tagore a été bien accueilli par Saint John Perse. C’était une discussion des sujets de la traduction de Gitanjali en français. Son rencontrer avec Romain Rolland a créé une nouvelle relation historique et a commencé un nouvel aspect mondial et intellectuel. Tagore devenait un visiteur régulier de « La Maison Autour Monde », c’était une maison de célèbre homme d’affaire et patron d’art Albert Kahn.
Sa gloire de poète fut de vivre
Son poème, et de la vivre
Intégralement de tout son
Intégrité d’homme et de vivant.
( Hommage à la Mémoire de Rabindranath Tagore, in La Revue Française, 1961)- Saint John Persé.₁
Après avoir séjourné près de deux mois en Angleterre, Rabindranath Tagore arrive en France au début du mois d’août 1920, accompagné de son fils aîné, Rathindranath, et de sa belle-fille. Albert Khan met à leur disposition un logement dans sa maison de Boulogne-sur-Seine. Banquier richissime et idéaliste, il est le créateur des bourses de voyage « Autour du monde » (1898) et des Archives de la planète (1909), qui envoient de jeunes agrégés observer le monde et des photographes ou des cinéastes constituer une collection de documents ethnographiques. Contre les passions nationalistes qui se déchaînent, il s’agit d’éclairer les élites et de favoriser des relations apaisées et fraternelles entre les peuples. Tagore et ses proches se sentent comme chez eux chez ce mécène à la curiosité très large, et qui les accueille avec générosité. L’écrivain indien ne prêche-t-il pas un message de réconciliation entre les peuples comparable à celui du maître des lieux ? À côté de leurs diverses sorties à l’Opéra ou dans des expositions de peinture, les Tagore reçoivent de nombreux visiteurs dans les magnifiques jardins couverts de fleurs que le banquier a fait aménager autour de sa maison, et ils rencontrent maintes personnalités de la vie intellectuelle et mondaine : Sylvain Lévi, le plus célèbre indianiste du temps, Henri Bergson, Anna de Noailles, Victoria Ocampo, la comtesse Renée de Brimont ou Nathalie Clifford-Barney.
Mais Tagore, surtout désireux de rencontre André Gide et Romain Rolland, demande à son fils de prendre contact avec eux et d’arranger une rencontre. Dans ses mémoires parues en 1958, Rathindranath raconte ses démarches, en commençant par son entrevue avec Romain Rolland :
Avec grande difficulté je me procurai son adresse, et un jour, je grimpai les nombreuses volées d’un escalier lugubre vers un appartement situé au dernier étage d’un immeuble, et frappai à la porte. Je n’avais jamais rencontré Rolland, ni vu une photographie de l’auteur. Une silhouette d’aspect fragile et plutôt vieillote semblable à celle d’un maître d’école, ouvrit la porte, et je ne fus pas vraiment impressionné par son apparition. Son nom était tellement plus romanesque. Ses livres et son nom avaient suscité dans mon imagination l’image d’une personnalité très séduisante. À présent que je le rencontrais enfin, je ne savais que dire. Je me rendis rapidement compte que Rolland ne parlait pas un mot d’anglais, et mes quelques mots de français étaient de peu de secours. Je m’empressai donc de partir sans avoir rempli ma mission₂.
Romain Rolland aura plus tard à plusieurs reprises l’occasion de s’entretenir avec Rabindranath Tagore, mais toujours en présence de sa sœur Madeleine qui sait l’anglais et qui leur sert d’interprète. En cette journée d’août 1920, ce dernier est apparemment absent et ni le fils du prix Nobel de littérature 1913, ni le prix Nobel de littérature 1915 ne peuvent engager la conversation. L’un est un Bengali qui parle couramment anglais mais qui ne sait que quelques mots de français, l’autre un Français qui connaît l’allemand mais ne comprend rien à l’anglais. Autre déception : l’image fantasmée que le jeune Indien a conçue de Rolland ne correspond ni à l’homme qu’il a en face de lui, ni au cadre dans lequel il vit.
En France, André Gide a traduit L’offrande lyrique qui a eu une visibilité importante à une époque avant de complètement tomber dans l’oubli. Finalement, c’est aux États-Unis, notamment à travers des philosophes de l’éducation et de la politique, qu’on s’est de nouveau intéressé à Tagore. Gide a dit : « Je ne crois pas connaitre, dans aucune littérature, accent plus solennel et plus beau. »₃
La rencontre de Rathindranath Tagore avec André Gide n’est pas davantage couronnée de succès.
Alors que je faisais une promenade matinale avec ma femme et Andrée Karpelès à la lisière du bois de Boulogne, derrière Auteuil, notre amie montra du doigt une maison dotée d’une curieuse architecture moderniste, en disant que c’était là que vivait Gide. Elle précisa tout de suite qu’il était très excentrique et qu’il ne recevait aucun visiteur. Nous prîmes cependant la décision de tenter notre chance et frappâmes à sa porte. Après quelques minutes d’attente, nous frappâmes une seconde fois. […] tout d’un coup la porte fut ouverte par un homme en robe de chambre légère. Il nous regarda un moment, ouvrit largement la porte et disparut en un clin d’œil. Pendant un instant nous vîmes seulement une silhouette volante grimper les escaliers deux à deux pour finalement disparaître à l’intérieur de la maison mystérieuse et originale. Andrée expliqua que c’était seulement la timidité qui poussait Gide à se comporter de la sorte₄.
En histoire de la pédagogie, il y a une longue tradition « pédocentriste », centrée sur l’enfant, de Rousseau à John Dewey (1859-1952) qui a testé des idées très importantes. Souvent les expérimentations qui ont été faite avec ce type d’école non pas été testée ou avaient lieu dans des conditions favorables qui ne se généralisent pas.Ivan Illich avec d’autres vont être à la source du Home schooling ou du unschooling, qui le fait de pratiquer l’école à la maison ou de ne pas scolariser, devenu très populaire aux États-Unis et qui commence à se développer au Québec ou en France.
Tagore a été marqué par la civilisation occidentale, indienne, musulmane et tenté – ce qui n’est pas facile – de dessiner une ligne qui évite tout à la fois l’écueil du nationalisme et du repli identitaire tout en reconnaissant l’importance du nationalisme pour forger sa personnalité ; et une ouverture aux autres qui n’est pas béate, mais qui tente plutôt de conjuguer ce qu’il y a de meilleur en chacun de nous.
Son université se veut le lieu où toutes les cultures se rencontrent, se croisent et s’enrichissent. Il disait en substance :
« sitôt que nous comprenons et aimons une œuvre, peu importe sa provenance, elle devient nôtre. Qu’on me laisse y goûter sans m’empêcher de penser que toutes les gloires de l’Humanité sont à moi »₅.
Il pense qu’il est possible de réunir toute l’Humanité autour de ce que chacun à apporter de mieux : la culture, le savoir, la création. Cela aussi, me semble remarquable.Dans ses textes, il insiste sur la possibilité que les enfants marchent pieds nus et gardent un contact charnel avec la terre. Il raille ce professeur qui enseigne la biologie aux enfants, mais qui les empêche de monter aux arbres !Tagore parle de la nature comme les Amérindiens en parlent, c’est un poète comme Prévert parle des arbres et des oiseaux. Les mots de Tagore résonnent très fort dans ces temps de crise écologique que l’on traverse.₆
Alors , je voudrais parler des personnalités françaises qui sont venus à Santiniketan et nous ont donnés leur impression dans les secteurs différents. Il y a cent ans, Sylvain Lévi (1863-1935), professeur de langue et littérature sanscrites au Collège de France, débarquait dans le port de Colombo au Sri Lanka, le 1er novembre 1921. Il s’agit de son deuxième voyage en Asie, après une première mission en 1897-1898 qui l’a mené de l’Inde au Japon. Il est cette fois accompagné de son épouse Désirée, qui publiera quelques années plus tard le récit de ce voyage sous forme de lettres et journal1. La première étape de ce périple, qui les mène à nouveau de l’Inde au Japon, en passant par le Népal, l’Indochine et la Chine, est la région du Bengale, le village de Santiniketan2 en particulier. Situé à 180 km au nord-ouest de Calcutta, ce village est celui de Rabindranath Tagore (1861-1941). Poète, compositeur, romancier, dramaturge, peintre et philosophe, prix Nobel de littérature en 1913, Tagore soutint également le mouvement pour l’indépendance de l’Inde. Les Lévi resteront jusqu’à la mi-mars 1922 à Santiniketan, avant de partir pour plusieurs mois au Népal, et repasseront brièvement chez Tagore sur le chemin du retour au mois d’août de la même année. De ce séjour de Sylvain Lévi au Bengale, la bibliothèque d’études indiennes conserve quelques photos (tirages sur papier, plaques de verre) qui illustrent en partie le récit qu’en a fait Désirée Lévi : description de leur habitat, de la campagne environnante, d’une fête chez les Bauls, etc. La bibliothèque possède également les œuvres de Tagore, dans leur édition originale en bengali, mais aussi dans leurs traductions françaises et anglaises, ainsi que quelques raretés comme une traduction du Bourgeois gentilhomme en bengali par Jyotirindranath Tagore, frère de Rabindranath.₇
Sylvain Levi qui était le premier professeur invité français, est venu à Viswa Bharati, Santiniketan en 1921 , dont collaboration a fait l’initiative de Tagore pour établir son université. Sa relation avec France et les français aussi a joué un rôle important dans le contexte mondial. L’autre personne, Andrée Karpeles ( 1885 – 1956) , peintre française . Elle est venue à Santiniketan et est y restée pendant cinq mois. Elle a donné sa réflexion dans la vie de Santiniketan. « Bichitra Karu Sangha» a été établi par l’initiative de Pratima Devi et madame Andrée.
À l’heure où, en France, la crise de l’institution scolaire pousse de nombreuses familles à tourner le dos au système d’enseignement classique pour s’orienter vers des écoles alternatives, l’œuvre de Tagore, dont les textes ont plus de cent ans, frappe par son actualité en écho à des problématiques contemporaines. Tagore, nous disent les auteurs, est sans doute « un très important penseur de l’éducation, un théoricien majeur et incontournable ». Et pour cause, Tagore fait partie de ces quelques penseurs à avoir expérimenté ses principes au sein d’une école de plein air et d’une université, toujours en activité, situées à Santiniketan au Bengale occidental de l’Inde.₈ La pensée de Tagore est incontournable. À l’heure où les écrans de tout poil ne cessent de pénétrer le milieu scolaire et familial, s’interposant et « faisant écran » à toutes velléités d’élaboration de lien social, la pensée de Tagore est incontournable. À l’heure où les défis écologiques se posent plus que jamais pour les générations actuelles et futures, la pensée de Tagore est incontournable.
Références
Arthur j. Nodel( Editor & translator), Saint- John Perse : Lettrs, 1979
« With great difficulty I secured his address, and one day walked up many flights of dingy stairs to a flat on the top floor of an apartment house and knocked. I had never met Rolland nor even seen any photograph of the author. A frail-looking, oldish figure of a schoolmaster type opened the door and I was not much impressed by his appearance. The name was so much more romantic. His books and his name had conjured up in my imagination the picture of a very attractive personality. Now that I had met him at last I did not know what to say. I soon found out that Rolland did not speak a word of English, and my smattering of French was of little use. So I hastily left without fulfilling my mission. » (Rathindranath Tagore, On the Edges of Time [1958], Calcutta, Visva-Bharatti Publishing Department, 2010, p. 128) (Sauf indication contraire, je traduis moi-même en français les citations en langue étrangère.)
André Gide, L’Offrande lyrique, Paris, 1963
« Whilst taking a morning walk with my wife and Andrée Karpelès along the fringe of the Bois du Boulogne behind Auteuil, our friend pointed out a house with a curious modernistic architecture, saying that was where Gide lived. She also mentioned at the same time that he was very eccentric and never received any visitors. We, however, made up our minds to take our chance and knocked at his door. After waiting a few minutes we knocked again. […] suddenly the door was opened by a man in a flowing dressing gown. He stared at us for a moment, flung the doors wide open and disappeared in a trice. For a while we only saw a flying figure running up the stairs two at a time only to vanish in the mysterious and quaint interior of the house. Andrée explained it was nothing but shyness that had made Gide behave like this. » (ibid.)
Ms. Jayati Dasgupta, Research Scholar, Visva Bharati University, Santiniketan,
Abstract
Colonisation, decolonisation and postcolonial negotiations are political and diplomatic processes. But during this regime of colonisation the cultural exchange is like an undercurrent of a river, which leaves its impression even long after decolonisation. Chandernagore, a former French colony went under this cultural experience long back. Bus still the remnants of the past murmurs in every corner of this city. In language, education, literature, architecture, lifestyle even today we can observe the influence of French colonisation. This paper intends to portray and analyse this spacio-temporal journey from past to present. It will focus on the writings, descriptions of French travellers in Chandernagore, their regard, how they have seen this city? And then, how the city and its cultural milieu has changed into a melting pot of two cultures. French colonisers believed in assimilation of their colonised subjects. In Chandernagore this assimilation has successfully become a symbiotic association between the two cultures. This paper will show the evidences to show how till date this amical cultural exchange is going on. Preserving this cultural heritage is utmost important and in Chandernagore these endeavours are going on relentlessly. This paper will also portray some nuances of nostalgia for Chandernagore for the French people, even today. My paper will show that franco-Indian relation a travers la langue, la literature et la culture still reverberates in this French establishment as well as in French minds.
La colonisation, la décolonisation et les négociations post-coloniales sont des processus politiques et diplomatiques. Mais sous ce régime de colonisation, l’échange culturel est comme le courant sous-jacent d’un fleuve, qui laisse son impression longtemps même après la décolonisation. Chandernagor, une ancienne colonie française a vécu cette expérience culturelle il y a longtemps. Par conséquent, encore les vestiges du passé murmurent dans les coins de cette ville. Dans le domaine de la langue, l’éducation, la littérature, l’architecture, le style de vie, nous pourrions encore sentir l’influence de la colonisation française. Cet article vise à décrire et analyser ce voyage spatio-temporel du passé au présent. Il s’intéressera aux écrits, aux descriptions des voyageurs français à Chandernagor, à leurs regards, comment ont-ils vu cette ville ? Et puis, comment la ville et son milieu culturel se sont transformés dans un creuset de deux cultures. Les colonisateurs français croyaient à « l’assimilation » de leurs sujets colonisés. À Chandernagor, cette « assimilation » est devenue avec succès une association symbiotique entre les deux cultures. Cet article va fournir les références en montrant comment jusqu’à présent cet échange culturel amical se déroule. La préservation de ce patrimoine culturel est obligatoire et à Chandernagor, ces efforts se poursuivent sans relâche. Cet article aimerait présenter également certaines nuances de nostalgie de « Chandernagor » chez les Français, même aujourd’hui. Mon article voudrait démontrer la relation franco-indienne à travers la langue, la littérature et la culture résonne encore dans cet establishment français ainsi que dans les esprits français réciproquement.
Mots clés : échange culturel, préservation du patrimoine, relation franco-indienne, amitié
Post-coloniale, échange mutuel, assimilation
L’Introduction :
Dès le 17ème siècle les Français commençaient à aventurer dans l’océan indien à la recherche d’exotisme, des épices comme la vanille, le clou de girofle, la muscade, le poivre, de pierres précieux, etc. En 1687, Deslandes a reçu l’approbation de commerce en Bengale, en Bihâr et en Odisha en payant 40.000 au gouvernement mogol d’Aurangzeb.
Mais ce n’est pas seulement leurs avidités pour ce terrain, ou le profit, ou la souveraineté, mais c’est aussi cette espèce de pouvoir intellectuel, la philosophie, l’ethnologie et la sociologie ce qu’on pourrait appeler « l’orientalisme ». L’Orient a servi toujours comme«le muse » à la poésie lyrique, aux œuvres d’imagination, aux romans même réels pour Chateaubriand, Lane, Lamartine, Burton, Disraeli ou Nerval. Auparavant, Paris était comme le centre éminent de l’étude sanskrite pendant les premières dix années du IXème siècle. Même Napoléon s’est intéressé à Orient.
On trouve la première référence du nom de « Chandernagore » dans la lettre écrite au Directeur de la compagnie française des Indes signé par François Martin, Deslandes et Pelée, le 21 novembre 1691. « Chandernagore » est établie en 1692, avec la permission du Nawab Shaista Khan, le gouverneur mogol du Bengale. Lorsque le 16 août 1731, Joseph François Dupleix s’installe à Pondichéry, il devient l’administrateur en chef de Chandernagore. Le colonel Robert Clive de la compagnie anglaise des Indes Orientales et l’amiral Watson de l’armée britannique attaquaient et raser cette ville au sol, le 23 mars 1757.De nouveau en 1664 il y avait la création de « la compagnie française des Indes Orientales (CFIO) » et l’ouverture des comptoirs de Pondichéry (1674) et de Chandernagor (1688).
« Chandernagore, située au sud sur le même bras du Gange, commerce en velours, camelot, indigo, salpêtre et rhubarbe. Les Français y ont un établissement ».[1]
La ville « Chandernagore » ne semble pas avoir existé avant d’arrivée des Français, mais comme le « Calcutta », elle est aussi, un amalgame de trois villages au bord du Gange, Borokishanpur, Khalisani et Gondalpara, (comme la ville de Calcutta a grandi sous la domination britannique avec Sutanuti, Calcutta et Govindapur) à l’occasion d’un référendum organisé le 19 juin 1949, la population de Chandernagor se prononce en faveur du rattachement de la ville à l’Inde, qui prend en charge l’administration du territoire dès le 2 mai 1950. Un autre nom de Chandernagore, c’est « Farashdanga » (« Forashi » désignes « les Français » en bengali).[2]
Le premier administrateur indien, Basanta Kumar Banerjee, a été nommé par le gouvernement de l’Inde pour prendre en charge Chandernagore, à la suite de Georges H. Tailleur, le dernier administrateur français, conformément à l’accord indo-français le 18 avril 1950, à « Writers’ building », Calcutta a été lieu.
Ainsi, avec cette brève histoire coloniale, nous pouvons comprendre une longue liaison coloniale de Chandernagore avec l’époque française. Mais à cette époque, parallèlement aux échanges politiques et diplomatiques, un échange culturel continu a eu lieu et existe encore aujourd’hui. L’existence française déborde encore dans cette ville et bien sûr cette présence est réciproque d’une certaine mesure dans la vie des Français aussi. Leur départ marque leur nostalgie pour cette ville et sa présence profonde.
Albert Memmi a décrit dans son œuvre la plus connue, préfacé par Jean-Paul Sartre, Portrait du colonisé, précédé du portrait du colonisateur, publié en 1957: le portrait du ‘colonisateur’, comme privilégié, mais quand même « usurpateur ». Il y a une souffrance et d’une contradiction toujours, d’un mépris de soi, d’un « complexe de Néron ». Le portrait de ‘colonisé’ est toujours sombre, dépourvu, soumis et humilié, déshumanisé qui lutte toujours pour la liberté.[3] Mais ce n’est pas vrai dans le cas de Chandernagor, ici les colonisateurs ont utilisé la politique d’« assimilation» des sujets colonisés. Ils ont participé avec les indigènes pour plusieurs occasions et leur ont donné la priorité, mêmes les droits comme les citoyens français et réalisaient leurs propres intérêts. Selon Bradeley-Birt, les Britanniques sont venues en Inde pour en tirer les profits, mais les Français voulaient connaître l’Inde plus profondément.La connexion intérieure de cette ville avec la France dans les domaines de l’art, de la culture et de la littérature est inséparables dans tous les aspects. Dans le livre « Three Frenchmen in Bengale”, la ruine commerciale des colonies françaises en 1757 », nous pouvons témoigner du passé glorieux de Chandernagor en ruine après la dévastation de Robert Clive. C’était un centre commercial éminent. A cette époque la Chandernagore était comme un centre de commerce français qui a soutenu le commerce avec Bassora, la Chine, Pégou (maintenant Bago, une ville de Birmanie), Djedda, le Tibet, etc. Chandernagore était plus grand que Calcutta au niveau du commercer. On l’appelait « le grenier de l’est », le marché de Lakshmiganj était autrefois le plus grand entrepôt de riz de l’Inde, « la grange du Bengale ».
Cet article va jeter la Lumière a l’existence réciproque des Français même longtemps après la décolonisation dans la vie des citoyens de Chandernagor et la présence de la nostalgie, les longueurs mêmes aujourd’hui des Français pour cette ville. En 1664, la Compagnie des Indes françaises (La Compagnie des Indes occidentales) a construit sous le ministère de M. Colbert, le « Fort d’Orleans » (1696-97). C’était beaucoup plus puissant et prospère que le Fort William qui a entièrement détruit et rasée aux terres par Clive avec l’aide du traître Lt. Tereno avec des navires de combat d’arbres nommés “kent”, “tigre”, “Salsbery”. Sinon peut-être la bataille de Plassey aurait pu être évitée.
Les Français ont construit de nombreux bâtiments, en particulier dans la ville blanche de Chandernagore, sur le plan architectural, qui sont très similaires aux bâtiments français en France, par exemple :
Un des premiers était le Fort d’Orléans et la Maison Ghiretta (bureau et résidence de l’administrateur de Chandernagore). Plus tard, la cathédrale de Sacré Cœur et l’église Saint Louis, Hôtel de Paris, l’Institut de Chandernagore, etc. étaient faits construits. La Porte de la Liberté (Forashi Gate) est aussi un monument intéressant à voir. L’architecture des bâtiments et plusieurs endroits de Chandernagor nous rappelons la similitude avec de nombreux bâtiments et endroits célèbres de la France.
On peut entrevoir dans « l’institut »(image-1 Annexure) la réplique du « Château de Blois » en France, « L’architecture abaque » qui est la partie supérieure du chapiteau des colonnes ou des pilastres. Sa fonction principale est de fournir une grande surface d’appui pour recevoir le poids de l’arc ou de l’architrave par des colonnes « toscanes».(Images-2 et 3,Annexure)
En fait, on peut trouver à Chandernagor tous les cinq ordres antiques (styles) d’architecture classique d’origine Grèce qu’on pourrait voir beaucoup en France. Dans “gala kuthi” (image-4, Annexure), “Mondol bari”, la bibliothèque Chandernagore, les colonnes corinthiens et les colonnes composites ornemental sculpté sont présentes comme, « La Madeleine », Paris. Dans l’Institute colonnes doriques sont encore visibles.(Image-1, Annexure)
L’horloge de la tour d’horloge a été fabriquée à Paris, en 1841. La partie supérieure de l’arc de triomphe ressemble à ce monument de Joraghat. Les pavillons élégants se composent des colonnes avec des stucs décoratifs de la tête de l’éléphant et de design floral en reflétant l’architecture rococo.(Image-5 Annexure)
Les dômes des « invalides » Paris, « Université Panthéon » Sorbonne Paris et de la bibliothèque de Chandernagor, représentent fortement l’architecture néoclassique. Les colonnes corinthiennes françaises avec la présence de dieux hindous
Les colonnes de «Galakuthi» représentent, une fusion de styles indigènes hindoue et coloniaux comme les colonnes corinthiennes coexistaient avec l’ornementation des dieux hindous « la déesse kali » « radha-krishna » et. La fusion de l’architecture du bengal et européen est évident dans le temple de « Nandadulal».
Un autre style parisien, légendaires est Écoles des Beaux-arts. C’était une élaboration grandiose dans le style néoclassique plus raffiné. Avec des façades symétriques comme on voit dans l’arc de toit, milieu du Sacré Cœur Chandernagor. L’architecture des Beaux-arts avec des décorations sculpturales rappelle les baroque et rococo français et italiens combinée avec une nuance impressionniste et du réalisme. (Mondol bari). Dans l’architecture française du triangle à la partie centrale du bâtiment est visible partout dans le monde. L’utilisation de dôme a commencé comme dans le Château de Vaux-le-Vicomte pendant l’architecture de la Renaissance française qui a transformé lentement aux dômes néoclassiques.
Aujourd’hui encore, le nom de Chandernagor murmure la nostalgie dans la vie des citoyens français :
Ils ont des bougies, du thé, de meubles au nom de Chandernagor. François Chandernagor, écrivain de ce nom de famille, publie encore des livres à Paris.(image-6 and 7, Annexure)
« Sur les bords chaotiques du Gange, parmi les baobabs, palmiers et flamboyants aux fleurs rouges, Chandernagor remémore le passé florissant des comptoirs français d’Inde……….Chandannagar, mélanges de vestiges occidentaux et de culture indienne. Découvrez notre bougie Chandernagor et son univers olfactif sur notre site internet. »[4]
Qui peut oublier les paroles de la chanson « Chandernagor », Une chanson (1958) de Guy Béart, chantée par Juliette Greco.9 Et aussi par Nino-ferrer.[5]
« Elle avaitelleavait
Un Chandernagor de classe
Elle avaitelleavait
Un Chandernagorrâblé
Pour moi seul pour moi seul
Elle découvraitsescachemires
Sesjardinsses beaux quartiers
Enfin son Chandernagor
Pas question Dans ces conditions
D’abandonner les Comptoirs de l’Inde Elle avait [….] »[6]
Au domaine de la littérature il y avait beaucoup des érudites qui on publies des livres français.KalicharanKarmakar a écrit « Chandernagor et Duplex »,«Chandernagore, from Bondage to Freedom 1900 – 1955 (Chandernagor de l’esclavage à la liberté) »[7] (1900-1955) par SailendranathSen est le testament de la période de la colonisation, « Découvrez Chandernagor (Discover Chandannagar)»[8] par Dr. Ajit Kumar Mukhopadhay& Kalyan Chakrabortty, sont disponibles maintenant comme les livres électroniques.On peutsiteaussi« Vocabulaire de français, anglais et bengali »par Fortune De Costa. Certains dramaturges remarquablesétaient Hari Narayan Mukhopadhyay, Dr.Khirod Palit, Jodunath Palit, M. Gyansaron Chakraborty, Sachandra Sur qui sontétudierle françaisprofondément.Chandernagor a été célèbre pour le folklore de l’ancien temps, le célèbre chanteur de folklore «Antony Firingi» atteintsarenommée dans cetteville pendant le régimefrançais.
Charuchandra Roy a écrit « La commerce particulière des français », Prankishna Choudhury a jeter la lumière au sujet le plus important par son œuvre en anglais « La nécessité de l’apprendre le français pour les indigènes instruits del’Inde»
(The Necessity of Learning French by the Educated Natives Of India).
On peut bien sûr mentionner « L’Aventure Solitaire » par Trilochan Das et « Histoire de la littérature française jusqu’à la renaissance » en bengali par Mira Roy. Il y a aussi une thèse présentée à la Faculté des Sciences de l’Université de Strasbourg en 1925 par Brindaban Chandra Mukherjee et un dictionnaire en français, anglais et bengali par Mahendranath Nandy. Mira Roy (1ère femme qui a fait la maîtrise (MA)en français à Chandannagar) a traduit « La Marseillaise » en sanskrit. (Image-8 Annexure)
Au cours de leur séjour à Chandernagore, Jyotirindranath Tagore et Rabindranath Tagore traduisent certaines de leurs chansons et des poèmes en français et aussi quelques œuvres françaises en bengali. Rabindranath Tagore a traduit quatre poèmes de Victor Hugo en bengali et qui font partie de son recueil de poèmes « Bouquet de fleurs étrangères », l’extraits, « Les Contemplations » de Victor Hugo, en 1881 à Chandannagar. Jyotirindranath Tagore a traduit de nombreux drames de Molière comme, « Le Bourgeois Gentilhomme », « Le mariage forcé » etc.
Au milieu de l’éducation, les instituts d’éducations ont été établis: En 1862, « l’Ecole de saint Marie » a été créé. En 1867, Alfred Curjon établit un couvent pour améliorer le système de l’éducation des femmes. On pourrait mentionner la section française de Kanailal Vidyamandir, qui est actuellement l’un des meilleurs établissements d’enseignement de la ville.(Image-9, Annexure)
Harihar Sett était le premier président de la « Ville libre de Chandernagore » (1947), réformateur social et philanthrope. Tout au long de sa vie, il a poursuivi son projet inlassable de recherches sur l’histoire et la culture du Bengale. Il a été récompensé de « Chevalier de la Légion d’Honneur », par le gouvernement français le 29 mai 1934.
“I am happy to visit this historic venue linking the histories and cultures of India and France. I compliment those engaged in preserving this building and its valuable holdings. It needs to evolve into a major centre of research and understanding” -Gopal Krishna Gandhi 2nd September, 2005, former Governor of West Bengal.
La restauration de ces patrimoines sont évidemment importantes et certains travaux sont réalisés comme le cimetière, le rivage, le bâtiment patrimonial du collège de Chandernagore construit par les Français, etc. mais il reste encore beaucoup à faire. La vague de mondialisation et de transformation rapide inonde la ville, effaçant très rapidement tous ses souvenirs du passé. On peut néanmoins observer quelques vestiges existants.
Conclusion :
Au conclure je vais dire, contrairement au reste de l’Inde qui avait été une colonie britannique depuis deux cents ans, Chandernagore a été régné par la France. Elle avait donc une histoire et une identité intéressantes qui ont fasciné les historiens tout au long du monde. Si l’on regarde dans l’histoire de la colonisation française, Chandernagore était sous la domination de Pondichéry dès 1701, malgré cela le gouvernement français en Chandannagar dépensait plus d’argent ce qui prouve son éminence commerciale à cette époque. C’est dommage qu’aujourd’hui plus d’importance soient donnés à Pondichéry et son développement, mais pas à Chandannagar. Même dans le domaine de recherche, Pondichéry occupe la position primordiale, mais pas Chandernagore.C’est aussi une raison principale pour me concentrer sur Chandernagore. Bien que les Français aient été les colonisateurs et nous les colonisés, bien qu’ils aient utilisé nos ressources humaines pour leur commerce, bien qu’ils aient commencé la récolte d’indigo au prix des paysans dépourvus, bien qu’ils aient introduit l’esclavage en Inde, avec les temps ils avaient réalisé leur faute. Avec leur côté sombre, ils avaient les côtés positifs aussi que j’ai essayés de démontrer dans mon article. « Chandernagore » est une ville qui porte sur son corps l’histoire française de 1664 à 1956. (Image-10, Annexure).C’était “la splendeur orientale” et ‘l’exotisme’ qui les ont attirés. Mais lentement, des colonisateurs, ils sont devenus colonisés par la culture, la beauté, l’extase de l’Inde et de Chandernagore. Beaucoup de français se sont mariés et sont restés ici. Ceux qui sont revenus ont partagé et ont cultivé notre culture et notre splendeur en France. Ainsi, Chandannagar a aussi toujours préservé l’essence française, malgré le flux de courant contemporain irrésistible. Par cet article j’ai essayé de montrer que l’existence de l’esprit français ne dépend pas de la présence physique des Français seulement, mais en fait ça dépend de leur contribution vers la société, leur philosophie profonde, avec qui notre philosophie indienne est comme « les deux hémisphères de cerveaux » selon Romain Rolland (L’Inde), qui a touché le fond de notre cœur.C’est une relation symbiotique réciproque. Les touches amicales de français ont augmenté la prospérité de Chandannagar. C’est la cause profonde de la coexistence française virtuellement encore à Chandannagar, malgré une telle infusion de vague moderne dans cette ère de mondialisation. Même aujourd’hui les Français font le va-et-vient dans cette ville. Finalement, si on oublie les barrières entre les pays et entre les continents qui ne sont créées que par les hommes, par rapport d’humanisme, tous les hommes sont égaux dans tous les aspects et le monde est pour tous. Dans ma présentation j’essaie d’évoquer le concept, l’écho d’humanisme avec la version originale du bouddhisme (selon le canon de Pali), l’Antiquité grecque (Démocrite), la philosophie chrétienne (Jésus-Christ, Martin Luther), la philosophie française (Descartes), L’homme de Vitruve, (Léonard De Vinci). Cette ville accepte le modernisme tout de suite comme la France qui a toujours accueilli le nouveau. Chandannagar est la plus célèbre ville du monde pour révolter contre les Anglais, pour donner refuge, protéger et soutenir les nationalistes, les patriotes, les martyrs pendant la bataille d’Indépendance. C’est le cas pareil de la France qui a toujours révolté contre l’oppression et l’injustice (La Révolution française).
“Perhaps one day Chandernagore will merge into Bengal, but if we do not gratefully remember its tradition, Chandernagore will lose all its glory”. -Sri Chakraborty Rajagopal Acharya, The Governor of India at that time.
La restauration d’un tel patrimoine est de la plus haute importance, de nombreux efforts ont été entrepris comme « Bonjour India »[9]. Une équipe d’experts a lancé l’étude de la promenade Strand sur les rives du Hooghly pour donner forme au protocole d’accord signé entre la France et le gouvernement du Bengale occidental. La restauration de nombreux patrimoines sont déjà réalisés comme le cimetière, la porte de la liberté, le « galakuthi », le bâtiment du patrimoine du Chandernagore Collège, le brin, etc. mais bien d’autres restent à faire.
Chandernagore to hold France’s BonJour festivities,Drimi Chaudhuri, Hindustan Times Kolkata, February 04, 2010. http://www.hindustantimes.com/india-news/kolkata/chandernagore-to-hold-france-s-bon-jour-festivities/article1-505110.aspx,le 2 avril 2014.
« La Marseillaise»,traduit en sanskrit par Mme. Mira Ray.«Krishti » juillet 2006.
Image –9
Image-10
[1]Guthrie William en 1805 « Abrégé de la géographie universelle descriptive, historique, industrielle et commerciale ». Pg 534. (Livre numérique Google),Quatrième Édition. A Paris. chez H. Langlois,- 716 pages.
[2]Vincens Émile en 1821, « Exposition raisonnée de la législation commerciale, et examen critique du code de commerce » Pg-488. Tome 3 ème.A Paris chez Barrois L’Ainé
[3]http://fr.wikipedia.org/wiki/Portrait_du_colonis%C3%A9,_pr%C3%A9c%C3%A9d%C3%A9_du_portrait_du_ colonisateur, le 4 mai 2025
[8]http://www.oocities.org/thetropics/paradise/4243/discoverchandan.html,le 5 mars 2014.
[9]Chandernagore to hold France’s BonJourfestivities,Drimi Chaudhuri , Hindustan Times Kolkata, February 04, 2010. http://www.hindustantimes.com/india-news/kolkata/chandernagore-to-hold-france-s-bon-jour-festivities/article1-505110.aspx,le 2 avril 2014.
[10]http://en.wikipedia.org/wiki/Abacus_(architecture).le 5 mars 2014.
[11]http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/8d/Paris_July_2011-30.jpg le 6 mars 2014
[12]http://www.maisonsdumonde.com/FR/fr/produits/fiche/buffet-chandernagor-110316.htm le 8 mars 2014
Dr. Rupam Datta Assistant Professor, AmityUniversity, Kolkata
Abstract This article traces the role of Jean Philippe de Bourbon, Count of Clermont-en-Beauvaisis (1509-1572), as the founder of the Bourbon lineage of India. His extraordinary journey combines exile, adventure and the establishment of new family lineage in India In this article, we will undertake a historical analysis to demonstrate that the settlement and integration of the Bourbons in India was facilitated by the Mughal Emperor Akbar, who was renowned for his syncretism, advocating the harmonious coexistence of religions and cultures. This created an environment conducive to the integration of the Bourbons, despite their foreign origin. But to fully understand their successful integration, it is important to explore Jean Philippe de Bourbon’s motivations. What drove him to exile from France? Why did he undertake a long journey to India and choose to settle in the Mughal Empire? Why did Akbar grant a foreigner an important role in his court? Finally, we must study the Bourbon family’s strategies of integration into Indian society. Did they adopt Indian customs, learn the Hindi language, and participate in local festivities? By exploring these questions and taking into account the political, social, and cultural context of India at the time, this article aims to understand how the Bourbons of India managed to establish themselves and prosper in a foreign land, leaving a lasting legacy on Indian society, both culturally and in terms of relations between France and India. Keywords: Jean Philippe de Bourbon, The Bourbons of India, Akbar, the Mughal Empire, Bhopal
Un Bourbon à la cour d’Akbar : Stratégies d’intégration et influence du syncrétisme moghol
Résumé
Cet article retrace le rôle de Jean Philippe de Bourbon, Comte de Clermont-en-Beauvaisis (1509-1572), en tant que fondateur de la lignée des Bourbons des Indes. Son parcours extraordinaire mêle exil, aventure et l’établissement de nouvelle lignée familiale en Inde
Dans cet article, nous entreprendrons une analyse historique visant à démontrer que l’installation et l’intégration des Bourbons en Inde ont été facilitées par l’empereur moghol Akbar, réputé pour son syncrétisme, prônant la coexistence harmonieuse des religions et des cultures.Cela a créé un environnement favorable à l’intégration des Bourbons, malgré leur origine étrangère.
Mais pour bien comprendre la réussite de leur intégration, il est important d’explorer les motivations de Jean Philippe de Bourbon. Qu’est-ce qui l’a poussé à l’exil de France ? Pourquoi a-t-il entrepris un long voyage vers l’Inde et choisi de s’établir dans l’Empire moghol ? Pourquoi Akbar a-t-il accordé un rôle important à un étranger à sa cour ?
Enfin, il faut étudier les stratégies d’intégration de la famille Bourbon au sein de la société indienne. Ont-ils adopté des coutumes indiennes, appris la langue hindi et participé aux festivités locales ?
En explorant ces questions et en tenant compte du contexte politique, social et culturel de l’Inde à l’époque, cet article vise à comprendre comment Les Bourbons d’Inde ont réussi à s’établir et à prospérer dans un pays étranger, laissant un héritage durable sur la société indienne, tant au niveau culturel que sur le plan des relations entre la France et l’Inde.
Mots clés : Jean Philippe de Bourbon, Les Bourbons d’Inde, Akbar, l’Empire moghol, Bhopal
Introduction
Jean Philippe de Bourbon, comte de Clermont-en-Beauvaisis (1509-1572), occupe une place centrale dans l’histoire des relations franco-indiennes. Il est considéré comme le fondateur de la lignée des Bourbons des Indes, fruit d’un parcours extraordinaire mêlant exil, aventure et implantation d’une nouvelle branche familiale en Inde. Son histoire passionnante illustre les échanges culturels et politiques qui se sont noués entre l’Europe et l’Asie du Sud au 16ème siècle.
Cet article se propose d’analyser les conditions historiques qui ont favorisé l’intégration réussie des Bourbons dans la société indienne. Le règne de l’empereur Akbar, réputé pour son syncrétisme et sa politique de coexistence harmonieuse entre les religions et les cultures, a fourni un terrain fertile à l’épanouissement des Bourbons malgré leur origine étrangère.
Pour comprendre pleinement cette intégration remarquable, il faut explorer les motivations d’Akbar pour lui accorder un rôle important dans sa cour.Enfin, il convient d’étudier les stratégies d’intégration de la famille Bourbon au sein de la société indienne. Ont-ils adopté des coutumes indiennes, appris la langue hindi et participé aux festivités locales ?
En explorant ces questions et en tenant compte du contexte politique, social et culturel de l’Inde du 16ème siècle, cet article vise à comprendre comment les Bourbons des Indes ont réussi à s’établir et à prospérer dans un pays étranger, laissant un héritage durable sur la société indienne, tant sur le plan culturel que sur le plan des relations entre la France et l’Inde. Les racines de la famille Bourbon en Inde remontent à XVIe siècle.
Jean Philippe de Bourbon, Comte de Clermont-en-Beauvaisis (1509-1572), est considéré comme le fondateur de la lignée des Bourbons des Indes. L’histoire de sa vie, son exil et l’établissement de sa nouvelle vie en Inde nous apportent de nouveaux éléments de compréhension du syncrétisme dans le régime d’Akbar.
Né en 1525 dans une famille noble et puissante, Jean Philippe de Bourbon était le cousin du roi François Ier. Il a grandi à la cour de France, où il a reçu une éducation raffinée et a développé des relations avec l’élite du pays. Il a également servi dans l’armée française, s’illustrant notamment lors de la bataille de Marignan en 1515.
En 1527, lors de la guerre d’Italie, Jean Philippe de Bourbon a été capturé par les troupes impériales et emprisonné pendant plusieurs mois. Après sa libération, il a été contraint à l’exil pour avoir conspiré contre le roi François Ier.C’est pendant cette période d’exil qu’il a entrepris un long voyage en mer qui l’a mené jusqu’en Inde. Les raisons précises de son voyage ne sont pas entièrement claires, mais il est possible qu’il ait été motivé par le désir d’aventure, de nouvelles opportunités ou par la fuite des persécutions religieuses.
Arrivée en Inde et établissement à la cour moghole
La création de la Compagnie française des Indes orientales en 1664 marque le début des ambitions coloniales de la France en Asie. Alors que la présence française se limitait initialement à quelques comptoirs commerciaux le long des côtes, la prise de Pondichéry en 1673 signifiait la volonté du royaume de devenir une puissance économique et politique dans cette région immense du monde. Cette initiative a été l’un des premiers signes de la politique d’expansion outre-mer que la France allait poursuivre au cours des siècles suivants, cherchant à établir des postes de commerce, à acquérir des territoires et à contrôler d’importants échanges commerciaux avec l’Orient.
Cependant, la découverte d’un commandant français au nom singulier, Jean-Philippe de Bourbon, a éveillé les soupçons des autorités françaises et a déclenché une enquête sur sa véritable identité.
En 1673, alors que les troupes françaises renforçaient leur présence à Pondichéry, un rapport des officiers du roi a révélé un détail surprenant : le commandant des forces impériales s’appelait Jean-Philippe de Bourbon. Cette coïncidence frappante avec le nom de la famille royale française a intrigué les autorités, qui ont donc décidé d’enquêter sur l’origine de ce nom similaire.
Cependant, l’enquête a soulevé plus de questions qu’elle n’en a résolues. Les affirmations de Jean-Philippe de Bourbon étaient entourées de rumeurs et d’histoires fantastiques, laissant le gouverneur de Pondichéry dubitatif face à ses dires. Malgré cela, le gouverneur a envoyé le rapport au roi Louis XIV.
Jean-Philippe de Bourbon, qui avait des origines variées, affirmait être né d’une courte relation entre le connétable de Bourbon, Charles III, et la princesse Alaïque Al Timour. Cette information a causé une grande surprise à la cour de France, car Charles III de Bourbon (1490-1527) était une figure célèbre de l’histoire française.
Un fervent partisan des rois Valois, Charles III a été nommé connétable de France en 1521. Cependant, sa rivalité avec le roi François Ier s’est intensifié lorsque la famille de ce dernier a essayé de s’emparer les terres des Bourbons. Charles, humilié et désabusé, a trahi pour rejoindre les forces de l’empereur Charles Quint, espérant obtenir une principauté en Italie. Cependant, ses espoirs ont été anéantis lorsqu’il a été mortellement blessé par un coup de mousquet lors du sac de Rome en 1527.
En dépit de ses actes de trahison, Charles III de Bourbon, duc de Bourbonnais et connétable de France, demeure reconnu comme l’un des plus brillants stratèges militaires de son époque. Son talent indéniable sur le champ de bataille lui a valu une renommée incontestée, même si son héritage reste indissolublement lié à sa trahison envers la couronne de France. Sa décision de rallier les forces de l’empereur Charles Quint lors de la rivalité entre les Valois et les Habsbourg lui a valu le surnom infamant de “traître à la monarchie”, tachant à jamais sa réputation.
Jean-Philippe de Bourbon a affirmé avoir grandi en Navarre avant de fuir son pays après un duel malencontreux. Sa fuite l’a conduit en Sicile, où il a embarqué sur un navire marchand. Le sort, cependant, lui réservait une autre destinée : capturé par des pirates barbaresques, il a été vendu comme esclave en Égypte en 1541.
Sa captivité loin de l’Europe n’a pas marqué la fin de ses aventures, mais plutôt le début d’une ascension fulgurante. Grâce à son intelligence et à son courage, il a gagné la confiance du chef local, qui lui a confié des responsabilités importantes. Son destin a pris un nouveau tournant lorsqu’il s’est embarqué pour l’Éthiopie.
Son destin a pris un nouveau tournant lorsqu’il s’est embarqué pour l’Éthiopie, puis a débarqué à la cote de Malabar vers 1560, accompagné d’un prêtre et de deux amis. Après la mort de ses deux amis, Bourbon a poursuivi sa route vers le Bengale, puis a gagné Delhi où il a sollicité une audience auprès de l’empereur Akbar. Impressionné par le rang élevé de cet exilé et curieux de son histoire, l’empereur l’a convoqué et reçu avec distinction. Appréciant ses manières et sa conduite à la cour, Akbar, désirant le garder à son service, lui a proposé en mariage Lady Juliana, sœur de son épouse chrétienne.[i] Cette union lui a valu le titre convoité de “Mansabdar”, un haut dignitaire militaire et administratif. Connue pour ses talents et sa maîtrise de la médecine européenne, cette dernière veillait sur la santé des femmes de la cour. Le mariage a été célébré et l’empereur a conféré à son nouveau beau-frère le titre de Raja de Shergarh. Il lui a également confié la charge du harem impérial, Lady Juliana intégrant le cercle des sœurs de l’empereur. Ce prestigieux office est resté aux mains de la famille Bourbon jusqu’au sac de Delhi par Nadir Shah en 1737.
Que se passe-t-il après la chute des Moghols ? Après le sac de Delhi par Nadir Shah, les Bourbons sont venus s’installer sur leur Jagir de Narwar [octroyé par l’Empereur Akbar] près de Gwalior. Cependant, les Scindias sont venus et les ont faits prisonniers [en 1780]. Les Britanniques les ont libérés et leur ont donné deux villages. La mère de Salvadore de Bourbon [1760-1815] lui a demandé de rencontrer cette Begum à Bhopal. Il est venu à Bhopal, l’a appréciée et y a amené sa famille. Lorsqu’ils sont arrivés à Bhopal, ils ont adopté toutes les coutumes et traditions musulmanes. Le fils de Salvadore, le célèbre Balthazar de Bourbon, s’est vu confier un poste administratif à Bhopal.
Quand les Bourbons sont arrivés à Bhopal, ils ont adopté toutes les coutumes et traditions musulmanes. Ils portaient des pyjamas, des kurtas et des duppatas même à l’église.
Rôle du syncrétisme d’Akbar dans l’intégration des Bourbons:
L’installation des Bourbons des Indes et leur intégration à la société indienne est un processus complexe qui a été influencé par divers facteurs, dont le syncrétisme religieux et culturel promu par l’empereur moghol Akbar. Ce syncrétisme, qui prônait la coexistence harmonieuse de différentes religions et cultures, a créé un environnement favorable à l’intégration des Bourbons, malgré leur origine étrangère.
Akbar le Grand était réputé pour sa tolérance religieuse et son intérêt pour les différentes confessions. Sous son règne, il a tenté à plusieurs reprises d’en apprendre davantage sur le christianisme et a invité des missionnaires chrétiens à sa cour.[ii]D’après des historiens, la première rencontre d’Akbar avec le christianisme aurait eu lieu en 1576. A cette époque, il aurait demandé aux autorités portugaises de Goa d’envoyer des prêtres à sa cour pour lui en apprendre davantage sur cette religion. Suite à cette requête, trois missions jésuites furent organisées à la cour d’Akbar entre 1580 et 1583. Les jésuites, parmi lesquels on compte Antonio Monserrate et Rudolf Aquaviva, passèrent un temps considérable à la cour impériale et nous ont laissé des récits détaillés sur les intérêts et les pratiques religieuses d’Akbar.[iii]Akbar était un homme d’une intelligence hors du commun, curieux du monde qui l’entoure, tolérant et prenant plaisir aux discussions philosophiques et religieuses. Son désir de trouver un système religieux qui comblerait toutes ses attentes était davantage motivé par ses penchants mystiques qu’un réel souhait de se convertir au christianisme.
Cependant, le comportement des missionnaires jésuites était souvent rigide, voire fanatique. Ils enfreignaient régulièrement les règles de l’étiquette de la cour et parlaient de manière désobligeante de l’islam et de son prophète, ce qui attisait le mécontentement et l’hostilité parmi les courtisans moghols. Malgré cela, l’autorité d’Akbar sauva souvent la vie des jésuites.
En fin de compte, la sincère quête de vérité spirituelle qui animait Akbar ne le mena pas à la conversion au christianisme, comme l’avaient espéré les jésuites. Sa propre synthèse religieuse, connue sous le nom de Din-i-Ilahi, intégrait des éléments de différentes religions, notamment l’hindouisme, le jaïnisme, le zoroastrisme et l’islam, mais n’embrassa pas pleinement le christianisme.[iv]
Akbar a également encouragé le métissage culturel, en intégrant des éléments persans, hindous et turcs dans la culture moghole. Cette ouverture aux influences extérieures a facilité l’adaptation des Bourbons aux coutumes et traditions indiennes.
Il a été avancé que la femme du roi moghol Akbar, décédé en 1605, Maryam Makani, aurait pu être une Portugaise nommée Maria Mascarenhas. Cette dernière avait une sœur du nom de Juliana, qui était également mariée à Jean-Philippe de Bourbon de Navarre. Ce mariage a officialisé son intégration à la société indienne et a renforcé ses liens avec la dynastie moghole. Il symbolisait un échange culturel et politique entre l’Europe et l’Asie, et marquait une alliance entre la dynastie des Bourbon et la prestigieuse famille moghole. Ils ont eu trois enfants : Henri, François et Madeleine de Bourbon.
Ce mariage était plus qu’une simple union entre deux personnes. Il symbolisait un échange culturel et politique entre l’Europe et l’Asie, et marquait une alliance entre la dynastie des Bourbon et la prestigieuse famille moghole.
Dans ses recherches sur les descendants de Jean-Philippe de Bourbon, le prince Michel de Grèce estime “certain que celui-ci [Jean-Philippe] était le fils de Charles III, le Connétable de France, le membre le plus riche, célèbre et puissant de la famille”[v]. Dans son livre Le Rajah de Bourbon, le prince Michel explique que Jean-Philippe a épousé la sœur portugaise de la femme chrétienne d’Akbar, s’est vu attribuer une grande quantité de terres et est devenu un Rajah (roi) en Inde.[vi] Il explique également comment Jean-Philippe était le premier roi Bourbon de France, le neveu de Henri IV, et comment, quelque temps avant 1560, il entreprit une aventure à travers le monde avant de se retrouver aux portes de l’empire d’Akbar.[vii] Son mariage ultérieur avec Lady Juliana, après qu’elle l’eut soigné lors d’une grave maladie et lui fut ensuite offerte par Akbar, donna naissance à une longue lignée de Bourbons à Bhopal, en Inde.[viii]
Jean Philippe de Bourbon est décédé en 1572 à Agra. Il a laissé derrière lui une descendance qui prospérera pendant des siècles en Inde. Dans son livre “L’Inde et ses princes indigènes”, Rousselet[ix](page 428) raconte l’histoire du prince J. P. de Bourbon. Selon le récit, après avoir servi longtemps l’empereur Akbar, il serait mort à Agra, laissant derrière lui deux fils nés d’une esclave géorgienne du palais. L’aîné de ces deux fils, Alexandre de Bourbon, également connu sous le nom de Sikandar de Bourbon, devint un favori de Jahangir, fils et successeur d’Akbar. L’empereur lui octroya le poste héréditaire de gouverneur du palais ainsi que l’important fief de Sirgarh (Shergarh).
Dans son célèbre ouvrage Le Fils du Connétable (1882)[x], Louis Rousselet raconte sa rencontre étonnante à Bhopal avec Isabelle de Bourbon, également connue sous le nom de Bourbon-Sirdar. Intrigué par la présence d’une princesse portant un nom aussi prestigieux en Inde centrale, il engage une conversation avec un prêtre local. Celui-ci lui apprend, à sa grande surprise, qu’Isabelle de Bourbon est une princesse chrétienne qui occupe une position importante au sein du royaume, juste derrière la Begum (reine). Cette rencontre inattendue pousse Rousselet à s’intéresser à l’histoire de cette famille et à la partager avec ses lecteurs.
Fasciné par la grâce et la distinction d’Isabelle de Bourbon, Louis Rousselet, l’illustre photographe et écrivain, est devenu un ardent défenseur de la cause des Bourbons de Bhopal. Son récit nous plongeait dans l’histoire captivante de cette famille princière, marquée par des alliances politiques, des rebondissements inattendus et une conversion à l’islam.
Après la chute de Delhi en 1739, les Bourbons ont obtenu le poste de Gouverneur, position qu’ils ont occupée jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Le prince François (Farad) II de Bourbon (1718-1778) a reçu le titre de Rajah de Shergar en guise de compensation, mais son règne a été tragiquement interrompu par son rival de Narwar.
Les survivants du massacre, Salvator II, ses fils et leurs cousins, ont trouvé refuge à Gwalior puis à Bhopal. En embrassant la foi musulmane, le fils de Salvator, Balthazar de Bourbon – Shazad Mashis(1772-1829), est devenu Premier ministre de 1820 jusqu’à sa mort, victime d’une conspiration orchestrée par des nobles afghans.
Son fils, Sébastien (ou Chohar-1830-1878), lui a succédé au poste de Premier ministre (1857) à une époque où l’Inde commençait à s’affaiblir sous la pression des assauts anglais. Il assurait à sa famille des revenus confortables et des palais somptueux.
Ainsi l’histoire des Bourbons de Bhopal s’entremêlait inextricablement avec celle d’une Inde impériale, britannique puis indépendante. En 1971, la perte de leurs privilèges princiers a contraint le père de l’actuel prince, Salvatore III (1917-1978), à exercer un emploi. C’est lui qui a engagé ce long combat pour la reconnaissance des droits de sa famille, perpétuant ainsi un héritage riche et complexe.
Dans son article de 1887 s’intitulé The Indian Bourbons publié dans The AsiaticQuarterlyReview, W. Kincaid, ancien fonctionnaire politique indien, met en lumière les facteurs clés qui ont permis aux Bourbons de s’intégrer avec succès au sein de la société indienne. Ce sont :
Conversion à l’islam: Un choix stratégique pour l’intégration
L’un des éléments clés de l’assimilation des Bourbons fut leur conversion à l’islam. Il est probable que Jean Philippe de Bourbon, fondateur de la branche indienne de la famille, et ses descendants aient choisi d’embrasser la religion majoritaire du pays pour faciliter leur intégration et gagner la confiance de la population musulmane. Cette conversion leur a permis de se rapprocher de la culture et des traditions locales, favorisant ainsi leur acceptation au sein de la société indienne.
Adoption de la culture et des traditions indiennes: Une immersion totale
Les Bourbons, désireux de s’intégrer pleinement à leur nouvelle patrie, ont fait preuve d’une remarquable ouverture d’esprit en adoptant la culture et les traditions indiennes. Ils ont appris la langue hindi, langue officielle de Bhopal, et se sont conformés aux codes vestimentaires locaux. Ils ont également participé aux festivités et coutumes locales, témoignant ainsi de leur respect et de leur intérêt pour la culture indienne.
Mariages mixtes: Des liens profonds avec l’élite indienne
Les Bourbons ont également renforcé leur intégration en contractant des mariages avec des familles nobles indiennes. Ces unions ont permis d’établir des liens profonds avec l’élite locale et de consolider leur position au sein de la société bhopaloise. Ces mariages mixtes ont également contribué à la diffusion de la culture et des traditions françaises au sein de la population indienne.W. Kincaid remarque dans son article :
Intermarriage with individuals of Oriental race appears by this history to have in no way detracted from either their mental or physical capacity, though it has darkened their complexions. Since their settlement in Bhopal, and probably, long before, they have found it necessary to assume the social customs and costume of their Moslem masters. 1 hey seclude their women from the public gaze, and all wear the Mahomedan dress. This may be necessary in a city like Bhopal, but it is not without its embarrassments; for instance, a short while ago, the present head of the family, failed in his efforts to marry his two sons to members of the Gardiner family of Lucknow, on account of the aversion of the young women to adopt European customs. The genealogical table shows another practice, viz., that the members of the family bear Moslem names in addition to their own. This extends even to the women, and is the result of the close intimacy between the family and the rulers. The kindly solicitude of the latter, and the friendly relations between Moslem and Christian, are honourable to both, probably in no other city in India, can be seen professors of these two faiths living in such amity, that, on occasion of their respective feasts and festivals, they eat and drink together.[xi]
Ses descendants, connus sous le nom de Bourbons des Indes, ont joué un rôle important dans l’histoire de l’État princier de Bhopal.
Conclusion
La filiation exacte de Jean Philippe de Bourbon avec la Maison de Bourbon française fait l’objet de débats et de controverses. La version officielle défendue par les Bourbons des Indes retrace leur ascendance à Charles III de Bourbon, connétable de France au XVIe siècle. Cependant, cette filiation n’a pas été prouvée de manière concluante et manque de documents historiques solides.
Malgré les incertitudes généalogiques, il existe des liens incontestables entre les Bourbons des Indes et la Maison de Bourbon française. Les deux familles partagent un ancêtre commun, Louis IX, roi de France au XIIIe siècle. De plus, des alliances matrimoniales entre les deux branches ont eu lieu au fil des siècles, ce qui a renforcé leurs liens familiaux.En conclusion, la question de la descendance et des liens de parenté entre les Bourbons des Indes et la Maison de Bourbon française reste complexe et non résolue définitivement.
Nous avons constaté que les Bourbons des Indes se sont intégrés dans la société indienne de différentes manières au fil du temps. Au début, ils ont cherché à établir des liens politiques avec les dirigeants locaux et à participer aux affaires politiques et administratives de leur région d’accueil. Certains membres de la famille ont également adopté la culture et la religion locales, ce qui a contribué à leur intégration sociale.
De plus, les Bourbons ont joué un rôle crucial dans le commerce et l’économie régionale, s’impliquant activement dans les échanges commerciaux locaux et internationaux. Leurs compétences et leurs ressources les ont souvent propulsés au sein de la classe marchande et commerciale, leur conférant une influence notable.
D’un point de vue culturel, les Bourbons ont parfois adopté les coutumes et les traditions locales tout en préservant leur propre héritage culturel. Les mariages avec des familles locales ont également favorisé leur intégration sociale et culturelle.
[i]Iyengar, I. (2018). The Bourbons and begums of Bhopal : the forgotten history. Paper Missile, an imprint of Niyogi Books.
[ii]Kuczkiewicz-Fraś, Agnieszka. 2011. Akbar the Great (1542-1605) and Christianity. Between Religion and Politics. Orientalia Christiana Cracoviensia 3. 75-90.
[iii] Smith, V. A. (1917) Akbar the Great Mogul, -1605. Oxford, Clarendon press. [Pdf] Retrieved from the Library of Congress, https://www.loc.gov/item/18002677/.
[vii]Chrisafis, Angelique (3 March 2007). “Found in India: the last king of France”. the Guardian. Retrieved 26 October 2018.
[viii]Gréce, M. d., & Raza, S. (2010). The Raja of Bourbon. Roli Books. http://public.eblib.com/choice/PublicFullRecord.aspx?p=6509050
[ix] Rousselet, L. (1975). India and Its Native Princes: Travels in Central India and in the Presidencies of Bombay and Bengal. India: B.R. Publishing Corporation.
[x] ROUSSELET, L., & PRANISHNIKOV, Y. (1882). Le Fils du Connétable. Ouvrage illustré … par Y. Pranishnikoff.
[xi]Kincaid, W. (1887). The Indian Bourbons. In D. Boulger (Ed.), The Asiatic Quarterly Review (Vol. 3, January – April, pp. 1-?). London: T. Fisher Unwin.
Chrisafis, Angelique (3 March 2007). “Found in India: the last king of France”. The Guardian. UK. https://www.theguardian.com/world/2007/mar/03/india.france?CMP=share_btn_url Accessed on 2/5/24
“Lost in France, found in India”. The Telegraph. Kolkota, India. 5 March 2007a. Archived from the original on 7 March 2007.
https://archive.ph/20130203163930/http://telegraphindia.com/1070305/asp/nation/story_7469891.asp Accessed on 2/5/24
Dr. Kalplata, Assistant Professor, EFL-U, Hyderabad
Abstract Ari Gautier’s novel “The Thinnai” intricately explores the themes of memory, identity and cultural transformation in the historical and contemporary context of Pondicherry. The narrative begins with the protagonist returning to his childhood home, now overshadowed by modern constructions, evoking a deep sense of nostalgia and disorientation. The thinnai, a traditional architectural feature of Tamil homes, symbolises a space for communal storytelling and historical reminiscence, and becomes the focal point of the narrative. As the protagonist reconnects with his past, the novel unveils the overlapping stories of the local community – narratives that reflect the broader socio-political changes resulting from colonial and post-colonial influences. Through the character of Gilbert Thaata, a repository of local and colonial history, the novel explores the complex interplay between the French empire and Pondicherry, highlighting the lingering impact of colonialism on local identities and spaces. The novel contrasts the vibrant community life of the past with the encroaching solitude of the present, using the thinnai as a metaphorical bridge between eras. Gautier’s work captures the essence of Pondicherry’s transformation and the resilience of memory and identity in the face of the inexorable advance of modernity. This paper attempts to explore several crucial questions that emerge from reading “The Thinnai”: How do physical spaces like the thinnai contribute to the preservation of collective memory and the construction of cultural identity in Pondicherry? To what extent have colonial influences shaped the current social and cultural practices of this region? What role does nostalgia play in individuals’ perceptions of urban and social change? Finally, how do personal and collective narratives confront and complement each other in Gautier’s narration to offer an enriched perspective on Pondicherry’s past and present? The article draws on a detailed analysis of the novel’s symbols, themes, and characters to answer these questions, highlighting the nuances of memory and identity shaped by a complex history of colonization and resistance.
Mémoire et identité dans “Le Thinnai” d’AriGautier :réflexion sur le changement et la continuitéculturelle à Pondichéry
Dr. Kalplata
Assistant Professor
EFL-U, Hyderabad
Résumé
Le roman “Le Thinnai” d’Ari Gautier explore de manière complexe les thèmes de la mémoire, de l’identité et de la transformation culturelle dans le contexte historique et contemporain de Pondichéry. Le récit commence lorsque le protagoniste retourne à sa maison d’enfance, désormais éclipsée par des constructions modernes, évoquant un profond sentiment de nostalgie et de désorientation. Le thinnai, élément architectural traditionnel des maisons tamoules, symbolise un espace de récit communautaire et de réminiscence historique, et devient le point central de la narration. Alors que le protagoniste renoue avec son passé, le roman dévoile les histoires superposées de la communauté locale des récits qui reflètent les changements socio-politiques plus larges résultant des influences coloniales et postcoloniales. À travers le personnage de Gilbert Thaata, dépositaire de l’histoire locale et coloniale, le roman explore l’interaction complexe entre l’empire français et Pondichéry, soulignant l’impact persistant du colonialisme sur les identités et les espaces locaux. Le roman met en contraste la vie communautaire vibrante du passé avec la solitude envahissante du présent, utilisant le thinnai comme un pont métaphorique entre les époques. L’œuvre de Gautier capture l’essence de la transformation de Pondichéry et la résilience de la mémoire et de l’identité face à l’avancée inexorable de la modernité. Cette communication tente d’explorer plusieurs questions cruciales qui émergent de la lecture de “Le Thinnai” : Comment les espaces physiques comme le thinnai contribuent-ils à la conservation de la mémoire collective et à la construction de l’identité culturelle à Pondichéry ? Dans quelle mesure les influences coloniales ont-elles façonné les pratiques sociales et culturelles actuelles de cette région ? Quel rôle la nostalgie joue-t-elle dans la perception des changements urbains et sociaux par les individus ?Enfin, comment les récits personnels et collectifs se confrontent-ils et se complètent-ils dans la narration de Gautier pour offrir une perspective enrichie sur le passé et le présent de Pondichéry ?L’article s’appuie sur une analyse détaillée des symboles, des thèmes et des personnages du roman pour répondre à ces interrogations, en mettant en lumière les nuances de la mémoire et de l’identité façonnées par une histoire complexe de colonisation et de résistance.
The novel “Le Thinnai” by Ari Gautier intricately explores themes of memory, identity, and cultural transformation within the historical and contemporary context of Pondicherry. The story begins as the protagonist returns to his childhood home, now overshadowed by modern constructions, evoking deep feelings of nostalgia and disorientation. The thinnai, a traditional architectural element of Tamil houses, symbolizes a space for community storytelling and historical reminiscence, becoming the central focus of the narrative. As the protagonist reconnects with his past, the novel reveals the overlapping stories of the local community—tales that reflect the broader socio-political changes resulting from colonial and postcolonial influences. Through the character of Gilbert Thaata, the keeper of local and colonial history, the novel examines the complex interaction between the French empire and Pondicherry, highlighting the enduring impact of colonialism on local identities and spaces. The novel contrasts the vibrant communal life of the past with the prevailing loneliness of the present, using the thinnai as a metaphorical bridge between the eras. Gautier’s work captures the essence of Pondicherry’s transformation and the resilience of memory and identity in the face of relentless modernity. This paper aims to explore several critical questions that arise from reading “Le Thinnai”: How do physical spaces like the thinnai contribute to the preservation of collective memory and the construction of cultural identity in Pondicherry? To what extent have colonial influences shaped current social and cultural practices in this region? What role does nostalgia play in individuals’ perceptions of urban and social changes? Finally, how do personal and collective narratives confront and complement each other in Gautier’s storytelling to provide an enriched perspective on Pondicherry’s past and present? The article relies on a detailed analysis of the symbols, themes, and characters of the novel to address these questions, highlighting the nuances of memory and identity shaped by a complex history of colonization and resistance.
Dans son œuvre Le Thinnai, Ari Gautier plonge dans l’entre lacement complexe de la mémoire et de l’identité à Pondichéry, une ville marquée par son passé colonial français et les vagues incessantes de modernisation. À travers le prisme des espaces physiques, en particulier le thinnai—un élément architectural emblématique des maisons tamoules le roman dépeint les dynamiques culturelles profondes qui animent cette ancienne colonie française. Le retour du protagoniste à sa maison d’enfance, désormais méconnaissable et absorbée par les développements urbains modernes, sert de catalyseur à une exploration riche et nuancée des tensions entre les vestiges du passé et les réalités du présent.
Ce voyage dans le passé révèle non seulement les souvenirs personnels du protagoniste mais soulève également des questions plus larges sur la conservation de l’identité culturelle face à la globalisation et à l’urbanisation. La maison, avec son thinnai traditionnel, représente un lieu de rencontre, un espace où les générations se sont autrefois rassemblées pour partager des récits, renforçant ainsi les liens communautaires et la transmission de la mémoire culturelle. Dans le contexte de Le Thinnai, cet espace devient un symbole poignant de résistance à l’effacement culturel, tout en offrant un site de méditation sur la transformation.
Pondichéry, avec ses ruelles qui résonnent encore des échos de son histoire coloniale, offre un cadre unique pour examiner les conflits et les confluences entre les héritages culturels indiens et français. Le roman navigue à travers ces interactions, explorant comment les individus et la communauté dans son ensemble gèrent l’héritage des influences coloniales tout en s’adaptant aux exigences du monde moderne. Ces thèmes de conflit et de confluence sont incarnés non seulement dans les espaces physiques de la ville mais aussi dans les vies entrelacées des personnages qui peuplent le récit.
Le protagoniste, en revisitant les lieux de son enfance, est confronté à une nostalgie complexe qui transcende la simple mélancolie pour les jours passés. Cette nostalgie, tissée d’amour et de perte, de continuité et de changement, souligne la lutte pour maintenir une connexion avec un passé qui semble de plus en plus inaccessible sous le poids de la modernisation rapide. Cet aspect du roman résonne profondément avec des thèmes universels de perte et de redécouverte, illustrant de manière poignante comment la mémoire personnelle et collective est mise sous pression dans des environnements en mutation.
En somme, Le Thinnai d’Ari Gautier est une réflexion profonde sur les façons dont les espaces, à la fois physiques et narratifs, façonnent et sont façonnés par les identités culturelles dans un monde postcolonial. Il met en lumière les défis inhérents à la préservation d’un héritage culturel riche tout en naviguant dans un monde qui valorise souvent le nouveau et l’efficace au détriment de l’ancien et du significatif. Ce roman est donc une exploration essentielle des dynamiques de mémoire et d’identité dans un contexte de changement incessant, offrant une perspective essentielle sur les implications de la modernisation et de la globalisation pour les communautés historiques comme Pondichéry.
La Mémoire et le Thinnai
Dans Le Thinnai d’Ari Gautier, le thinnai transcende son rôle d’élément architectural pour devenir un véritable sanctuaire de la mémoire culturelle et un carrefour pour la communauté. Ce concept reflète profondément la théorie des “lieux de mémoire” développée par Pierre Nora, qui postule que certains espaces physiques servent d’ancres à la mémoire collective, en particulier dans les cultures où les traditions orales et les pratiques communautaires prédominent. Le thinnai, traditionnellement une véranda ouverte dans les maisons tamoules, offre un espace où les habitants se rencontrent et partagent leurs expériences et leurs histoires, perpétuant ainsi les traditions et renforçant le tissu social de la communauté.
Le roman de Gautier nous plonge dans un univers où le thinnai sert de cadre à des récits qui s’entrelacent et se font écho à travers les générations, illustrant la manière dont la mémoire collective peut être ancrée dans des lieux chargés d’histoire et de signification personnelle. À Pondichéry, un lieu imprégné de l’héritage de son passé colonial et de la confluence de diverses influences culturelles, le thinnai devient un symbole puissant de résistance à l’effacement des traditions face à la modernisation rapide. Les interactions qui se déroulent sur ce thinnai reflètent non seulement les pratiques sociales traditionnelles mais offrent également une fenêtre sur les complexités de la transmission intergénérationnelle de la culture.
La valeur du thinnai dans la narration de Gautier peut être comparée à la façon dont les espaces publics tels que les places de village, les marchés et les places religieuses ont historiquement fonctionné dans de nombreuses cultures comme des centres de vie communautaire. Ces espaces, tout comme le thinnai, sont des lieux où les nouvelles sont échangées, où les conflits sont souvent résolus, et où les festivités sont célébrées, renforçant ainsi leur statut de piliers de la mémoire collective. La présence physique du thinnai encourage la continuité des coutumes communautaires, servant de lien tangible entre le passé et le présent, permettant aux individus de se connecter avec leur héritage dans le cadre contemporain de leur existence quotidienne.
En outre, Gautier explore comment le thinnai, en tant que lieu de rencontre, peut aussi symboliser la tension entre la tradition et la modernité. Les personnages du roman, souvent déchirés entre le respect des coutumes ancestrales et l’adoption de nouvelles idéologies ou technologies, trouvent dans le thinnai un espace où exprimer leurs dilemmes et chercher des conseils auprès des anciens. Cette dynamique illustre comment les espaces traditionnels comme le thinnai joue un rôle crucial dans la préservation de l’identité culturelle à une époque où l’urbanisation et la mondialisation menacent de diluer les spécificités culturelles locales.
Ainsi, dans Le Thinnai, le thinnai lui-même est élevé de sa fonction architecturale à celle de protagoniste culturel, témoin et acteur des transformations sociales et des conflits de mémoire que vivent les personnages. Il incarne la complexité des interactions entre mémoire, identité, et espace, soulignant l’importance des lieux physiques dans la conservation de la mémoire collective et dans la définition de l’identité culturelle d’une communauté face aux défis de la modernité.
Impact Colonial et Identités Hybrides
À Pondichéry, l’empreinte du colonialisme français a tissé une toile complexe d’influences culturelles, économiques et sociales qui continue d’affecter la région à ce jour. La ville, autrefois un comptoir colonial vital, est devenu un creuset d’hybridité culturelle où traditions indiennes et héritages européens s’entremêlent de manière profonde. Dans Le Thinnai d’Ari Gautier, cette fusion est explorée à travers les interactions des personnages, leurs pratiques culturelles, leurs langues parlées, et leurs croyances, dépeignant un tableau vivant de coexistence et de conflit.
Selon Homi K. Bhabha et ses théories de l’hybridité, exposées dans The Location of Culture, les cultures colonisées ne se contentent pas de subir passivement l’influence des puissances colonisatrices, mais elles absorbent, transforment, et recomposent ces influences pour créer des identités nouvelles et composites. Bhabha décrit ce phénomène ainsi: “In the complex process of cultural transformation and negotiation, the presence of colonialist authority is no longer immediately visible; its discriminatory identifications no longer have their authoritative reference to this culture’s cannibalism or that people’s perfidy. As an articulation of displacement and dislocation, it is now possible to identify ‘the cultural’ as a disposal of power, a negative transparency that comes to be agonistically constructed on the boundary between frame of reference/frame of mind” (Bhabha, 1994, p. 114).
Ce processus d’hybridation n’est pas simplement un mélange culturel, mais une négociation complexe qui peut parfois engendrer des tensions et des résistances. Dans le roman, ces dynamiques sont illustrées par le quotidien des personnages qui, tout en naviguant entre modernité et tradition, doivent constamment renégocier leur identité dans un espace postcolonial marqué par son passé.
Le contexte de Pondichéry offre un exemple éloquent de la manière dont l’hybridité peut se manifester dans des domaines aussi variés que la langue, la cuisine, les coutumes sociales, et même l’architecture. Le thinnai lui-même, en tant qu’espace traditionnellement ouvert et accueillant, devient un lieu de rencontre entre ces différentes traditions, symbolisant physiquement la jonction entre l’ancien et le nouveau. Les discussions qui se déroulent sur le thinnai reflètent cette coexistence souvent harmonieuse, mais parfois aussi pleine de friction, entre les valeurs traditionnelles indiennes et les influences occidentales.
Cette hybridité est également manifeste dans les pratiques religieuses et spirituelles des habitants, où les rituels hindous peuvent incorporer des éléments chrétiens, et vice versa, créant une forme de syncrétisme qui défie les classifications simples. Cette complexité des identités à Pondichéry est une richesse, mais elle pose également des défis, notamment enter mes de préservation de l’identité culturelle face à la mondialisation qui tend à standardiser et homogénéiser les cultures locales.
En outre, les personnages de Le Thinnai luttent avec les héritages du colonialisme qui ont imprégné leurs perceptions de classe, race, et pouvoir, révélant comment les structures coloniales ont façonné et continuent de façonner les dynamiques sociales. Les récits personnels des personnages, imbriqués dans le cadre plus large de la ville et de son histoire, offrent des perspectives uniques sur les impacts durables du colonialisme et sur les façons dont les individus et les communautés répondent à ces influences.
Ainsi, à travers la lentille de Le Thinnai, Gautier ne se contente pas de peindre un portrait de l’hybridité culturelle comme un simple mélange de traditions, mais plutôt comme un processus actif de création et de négociation d’identités, où les résidents de Pondichéry et leurs ancêtres naviguent continuellement entre adaptation et préservation, entre innovation et tradition, forgeant une identité collective qui est à la fois unique et représentative des réalités postcoloniales globales.
Nostalgie et Modernité
Dans “Le Thinnai”, Ari Gautier explore avec finesse le rôle de la nostalgie dans le contexte des transformations urbaines et sociales à Pondichéry. La nostalgie, telle que vécue par le protagoniste, est une méditation sur les changements irréversibles qui ont altéré son quartier d’enfance, ce qui ressemble profondément aux théories de Svetlana Boym sur la nostalgie réfléchissante. Selon Boym, la nostalgie réfléchissant en’est pas un simple désir de retourner au passé, mais plutôt une manière de vivre le passé avec une conscience critique, de contempler ses ruines et de chercher à comprendre les fragments de ce qui a été perdu dans le flot incessant de la modernité: “Nostalgia is not always about the past; it can be retrospective but also prospective. Fantasies of the past determined by needs of the present have a direct impact on realities of the future” (Boym, 2001, p. xiv).
Le roman utilise ce sentiment pour explorer les complexités émotionnelles que suscite la modernisation rapide. Alors que les nouvelles structures urbaines remplacent les espaces familiers, les habitants comme le protagoniste se retrouvent à naviguer entre leur mémoire personnelle du passé et la réalité physique de leur environnement actuel, souvent méconnaissable. Cette dualité souligne un conflit plus large entre la mémoire et l’oubli, la conservation et l’effacement, qui sont au cœur de nombreuses expériences postcoloniales.
La présence poignante du thinnai dans le roman sert de point d’ancrage pour ces réflexions nostalgiques. Traditionnellement un lieu de rassemblement, le thinnai représente un passé où la communauté et la connexion étaient palpables, contrastant durement avec l’isolement croissant provoqué par la modernisation urbaine. Les réunions sur le thinnai deviennent des moments pour se remémorer et pour résister symboliquement à l’érosion des modes de vie traditionnels et des liens communautaires.
Cette nostalgie est également traitée avec une certaine ambivalence dans le roman. Elle est valorisée pour sa capacité à connecter les individus à leur histoire et à leur culture, mais elle est également reconnue comme une force potentiellement paralysante qui peut empêcher l’adaptation aux nouvelles réalités. Gautier présente ainsi la nostalgie non comme une simple émotion mais comme une réflexion profonde sur le temps, la perte et le changement.
En outre, Gautier engage une réflexion sur comment les souvenirs personnels et la mémoire collective interagissent avec les récits de développement et de progrès. Le protagoniste, confronté aux nouveaux bâtiments et à l’effacement des landmarks de son enfance, ressent une perte irrémédiable qui est aussi une critique subtile de la modernisation qui ne tient pas compte des valeurs historiques et émotionnelles des lieux.
En conclusion de cette section, Gautier propose une vision nuancée de la nostalgie qui reflète une compréhension complexe de la modernité. Loin d’être une simple résistance au changement, la nostalgie dans « Le Thinnai » est une exploration de ce que signifie perdre une partie de soi à l’ère de la globalisation. C’est une invitation à méditer sur l’importance de la mémoire dans la construction de notre avenir, et sur la manière dont nous pouvons honorer notre passé tout en embrassant le futur.
RécitsPersonnels et Collectifs
Dans Le Thinnai d’Ari Gautier, les récits personnels et collectifs tissent une riche tapestrie de la mémoire communautaire qui capture l’essence de Pondichéry. Ce tissage narratif, influencé par les idées de Paul Ricœur sur la narrativité et l’identité, illustre comment les histoires individuelles et communautaires s’interpénètrent et se renforcent mutuellement. Le roman démontre comment le protagoniste revisite son passé et redécouvre son identité à travers des interactions sur le thinnai, soulignant ainsi le rôle crucial de la narration dans la formation de l’identité personnelle et collective.
Paul Ricœur, dans Memory, History, Forgetting, explique que la narration joue un rôle fondamental dans la formation de l’identité, en modelant à la fois l’identité des protagonistes et le contour des actions narrées : “It is through the narrative function that memory is incorporated into the formation of identity” (Ricœur, 2004, p. 84). Ce processus de narration permet non seulement de conserver les souvenirs mais aussi de modeler activement l’identité à travers le récit.
Le thinnai, dans le roman, fonctionne comme un cadre pour ces récits, reflétant les souvenirs personnels ainsi que les histoires collectives de la communauté. Cet espace permet aux personnages de partager leurs expériences et de réfléchir sur les transformations qui ont marqué leur environnement. Ces interactions montrent comment les récits individuels contribuent à la mémoire collective, façonnant la compréhension de la communauté de son passé et de son évolution.
Selon Ricœur, raconter des histoires est un acte de création de sens qui aide les individus à naviguer dans leur temporalité, liant les événements du passé aux perspectives du présent et aux anticipations de l’avenir : “The narrative contributes to modeling the identity of the protagonists of the action as it molds the contours of the action itself” (Ricœur, 2004, p. 85). Dans Le Thinnai, le protagoniste utilise ces récits partagés pour renégocier son identité dans un contexte moderne, explorant comment ses souvenirs d’enfance s’harmonisent ou divergent des réalités contemporaines.
L’intégration de ces récits personnels et collectifs met également en lumière les tensions et les conciliations entre la mémoire individuelle et la mémoire collective. Le thinnai devient un lieu symbolique où les souvenirs personnels profondément ancrés et les narrations collectives se rencontrent, formant le récit plus large de la communauté. Cela révèle un aspect crucial de la dynamique sociale de Pondichéry, illustrant comment les individus et la communauté dans son ensemble utilisent le récit pour donner un sens à leur expérience, pour négocier leur place dans un monde en rapide transformation, et pour préserver une continuité face au flux inexorable de la modernisation et de la mondialisation.
En conclusion, Le Thinnai de Gautier propose une méditation profonde sur le rôle des récits personnels et collectifs dans la formation de la mémoire et de l’identité, montrant comment ces histoires interconnectées forment un pilier central de la vie et de la culture de Pondichéry.
Dans notre exploration approfondie de Le Thinnai par Ari Gautier, nous avons dévoilé comment les thèmes interconnectés de la mémoire, de l’identité et de la transformation culturelle se manifestent à travers des espaces physiques emblématiques tels que le thinnai, ainsi qu’à travers les intrications des récits personnels et collectifs. Ce roman ne se contente pas de peindre une fresque de la vie à Pondichéry mais plonge dans la profondeur des dynamiques postcoloniales qui façonnent la vie quotidienne dans ce contexte en mutation, offrant ainsi un regard précieux sur les méthodes par lesquelles les individus et les communautés négocient leur passé et leur présent. Le thinnai, en tant que motif central du roman, agit comme un symbole puissant de la résistance culturelle et de la continuité, servant de lieu pour la narration collective où les histoires sont racontées, ré-imaginées et transmises. Ces récits servent non seulement de moyen pour la préservation de la mémoire collective mais aussi comme un outil de résilience face aux pressions de la modernisation et de la globalisation. En ce sens, Gautier illustre brillamment la capacité de ces espaces à forger et à renforcer l’identité collective, tout en permettant aux individus de trouver leur propre voix au sein du récit plus large de la communauté. Cette analyse a également mis en lumière la manière dont les héritages coloniaux et les identités hybrides se confrontent et coexistent à Pondichéry, révélant les couches complexes de l’histoire et de l’identité qui se chevauchent dans ce lieu. Le traitement de ces thèmes par Gautier est particulièrement pertinent pour comprendre les impacts à long terme du colonialisme et comment ils infusent la vie contemporaine. Il dépeint comment les influences culturelles externes sont intégrées, adaptées et parfois résistées, ce qui témoigne d’un paysage culturel vivant et en constante évolution.
En outre, la nostalgie, comme un fil conducteur dans le récit, est explorée non seulement pour son aspect mélancolique mais aussi pour son potentiel de critique sociale. Gautier utilise ce sentiment pour questionner les changements urbains, soulignant à la fois la perte et l’espoir, le conflit et la réconciliation. Cette dualité est emblématique des défis que rencontrent les sociétés postcoloniales en cherchant à préserver leur patrimoine tout en embrassant le progrès.
L’œuvre soulève également des questions sur la mémoire et l’oubli, un autre thème central de la théorie de Ricœur, en montrant comment la mémoire est activement construite et reconstruite dans le dialogue social et les interactions quotidiennes. Le roman démontre que la mémoire n’est pas seulement une archive du passé mais un élément vivant qui influence et façonne la réalité actuelle.
En conclusion, Le Thinnai offre un aperçu multidimensionnel des manières complexes par lesquelles la mémoire, l’identité et le changement culturel s’entrelacent dans le cadre postcolonial de Pondichéry. Les histoires personnelles et collectives dépeintes dans le roman illustrent la richesse et la complexité de naviguer dans ces eaux historiquement chargées et culturellement diverses. L’étude de ces narrations ne nous permet pas uniquement de voir comment le passé informe le présent, mais aussi comment les individus et les communautés utilisent leurs récits pour façonner un avenir qui honore à la fois leur héritage et leurs aspirations futures.
Ainsi, l’œuvre d’Ari Gautier est une célébration de la puissance narrative et de sa capacité à capturer, à conserver et à transmettre les complexités de la vie humaine dans un monde globalisé, offrant des leçons précieuses pour toute société confrontée à des défis similaires.
Références
Bhabha, H. K. (1994). The location of culture. Routledge.
Boym, S. (2001). The future of nostalgia. Basic Books.
Nora, P. (Ed.). (1989). Les lieux de mémoire [Realms of memory]. Gallimard.
Ricoeur, P. (2004). Memory, History, Forgetting. University of Chicago Press.
Dr Varun Dev Sharma Department of French and Francophone Studies School of Languages Doon University Dehradun
Abstract The aim of this paper is to explore the importance of intercultural competence in teaching French as a foreign language and the strategies to promote it in the classroom. It also looks at how intercultural competence is co-constructed in BA courses at Doon University, highlighting global simulation activities and collaboration with French and Francophone institutions. Furthermore, it discusses the challenges and dilemmas encountered and the delightful activities undertaken for the transmission of this competence. Intercultural competence in teaching French as a foreign language is a fundamental aspect, enabling learners to better understand and interact with Francophone cultures. To foster it in the classroom, various strategies can be adopted, such as the use of authentic materials, intercultural exchanges and awareness of cultural differences. This article discusses a case study of the co-construction of intercultural competence at Doon University through global simulation activities that immerse learners in realistic situations and collaborations with French and Francophone institutions. This approach establishes an authentic immersion in French and Francophone cultures and encourages intercultural interactions. This whole process of intercultural exchange presents itself as a delight that makes classes more interesting and motivating. However, the transmission of intercultural competence is not without obstacles. Certain challenges can hinder the process. In addition, teachers are often faced with ethical dilemmas regarding how to present and discuss certain sensitive cultural realities. Thus, this article highlights the importance of intercultural competence in FLE, the strategies to promote it in the classroom and its development in the context of French courses offered at Doon University. Key words: FLE didactics, co-construction, intercultural competence, cultural exchange, global simulation
Co-construire la Compétence Interculturelle : Défis, Dilemmes et Délices
Dr Varun Dev Sharma
Department of French and Francophone Studies
School of Languages
Doon University
Dehradun
Résumé
Le présent article a pour objectif d’explorer l’importance de la compétence interculturelle dans l’enseignement du français langue étrangère ainsi que les stratégies pour la promouvoir en classe. Il se penche également sur la manière dont la compétence interculturelle est co-construite dans les cours de niveau BA (licence) à l’Université de Doon, en mettant en avant les activités de simulation globale et la collaboration avec des institutions françaises et francophones. En outre, il aborde les défis et dilemmes rencontrés et les activités des délices entamées pour la transmission de cette compétence.La compétence interculturelle en didactique du FLE est un aspect fondamental, permettant aux apprenants de mieux comprendre et interagir avec les cultures francophones. Pour la favoriser en classe, diverses stratégies peuvent être adoptées, telles que l’utilisation de supports authentiques, les échanges interculturels et la sensibilisation aux différences culturelles.
Cet article parle d’une étude de cas de la co-construction de la compétence interculturelle à l’Université de Doon à travers des activités de simulation globale qui plongent les apprenants dans des situations réalistes et des collaborations avec des institutions françaises et francophones. Cette approche instaure une immersion authentique dans les cultures françaises et francophones et encourage les interactions interculturelles. Tout ce processus de l’échange interculturel se présente comme délice qui rend les cours plus intéressants et motivants.Cependant, la transmission de la compétence interculturelle n’est pas sans obstacles. Certains défis peuvent entraver le processus. De plus, les enseignants sont souvent confrontés à des dilemmes éthiques concernant la manière de présenter et de discuter de certaines réalités culturelles sensibles.Ainsi, cet article met en lumière l’importance de la compétence interculturelle en FLE, les stratégies pour la promouvoir en classe et son développement dans le cadre des cours du français offerts à l’Université de Doon.
Mots clés : didactique du FLE, co-construction, compétence interculturelle, échange culturel, simulation globale
Abstract
This article deals with the importance of intercultural competence in teaching French as a Foreign Language, as well as strategies to promote it in the classroom. It also examines how intercultural competence is co-constructed in undergraduate courses at the Doon University, highlighting global simulation activities and collaboration with French and Francophone institutions. Additionally, it addresses the challenges and dilemmas encountered and enriching activities conducted in order to transmitthis very competence.Intercultural competence in Didactics of FLE enables learners to better understand and interact with Francophone cultures. Various strategies can be adopted in order to develop the intercultural competence, such as using authentic materials, engaging in intercultural exchanges, and raising awareness of cultural differences.
The article also discusses a case study related to co-construction of intercultural competence at Doon University through global simulation activities that immerse learners in realistic situations and collaborations with French and Francophone institutions. This approach promotes authentic immersion in French and Francophone cultures and encourages intercultural interactions. This kind of exchange could be a delightful process which makes courses more interesting and motivating. However, transmitting intercultural competence is not an easy task. Some challenges may hinder the process. Additionally, teachers often face ethical dilemmas as to how to present and discuss certain sensitive cultural realities.Therefore, this article tries to highlight the importance of intercultural competence in FLE, strategies to promote it in the classroom and its development within courses offered at the Doon University.
Key words: Didactics of FLE, co-construction, intercultural competence, cultural exchange, global simulation
Introduction
Langue et culture sont étroitement liées : il est impossible de concevoir l’une sans l’autre. C’est pourquoi l’enseignement des langues a toujours accordé une primauté à la culture, celle qui a évolué avec les différentes méthodes pédagogiques linguistiques au fil du temps allant de la méthodologie traditionnelle à la méthodologie actionnelle.
L’introduction de la notion d’interculturalité en classe de langue étrangère s’est faite progressivement au fil du temps, en réponse à la reconnaissance croissante de l’importance de la dimension culturelle dans l’apprentissage des langues.L’avènement de l’approche communicative dans les années 1970 a mis l’accent sur la communication authentique et la compréhension culturelle. Les apprenants ont été encouragés à apprendre la langue dans des contextes culturels réels.Des cadres pédagogiques, tels que le Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL), ont intégré la dimension culturelle en décrivant les compétences interculturelles nécessaires pour communiquer efficacement dans une langue étrangère.
L’interculturalité s’est effectivement affirmée comme l’un des principaux objectifs de l’approche actionnelle, privilégiée par le CECRL, en tant que compétence à développer chez les apprenants. Cette compétence interculturelle est envisagée comme une troisième culture que les apprenants acquièrent en classe en confrontant leur culture d’origine avec celle de l’autre. Cette rencontre donne lieu à un dialogue entre les deux cultures, établissantune nouvelle dynamique. Ainsi, l’accent n’est plus seulement mis sur l’enseignement/apprentissage de la culture cible, mais aussi sur l’influence de la culture source.
Selon Christian Puren, « la compétence interculturelle ne serait qu’une partie d’une compétence beaucoup plus large qu’il nomme compétence culturelle. La composante interculturelle est la capacité à identifier les incompréhensions et les origines des malentendus culturels qui surgissent lors des premiers contacts et des interactions ponctuelles avec des individus de cultures variées » (Puren, 2008). Les enseignants ont un rôle capitalà jouer dans la promotion de la construction conjointe de la compétence interculturelle parmi les apprenants. Celle-ci se forge à travers les interactions entre les apprenants, permettantdonc de réduire les risques de malentendus ou de préjugés.
Par ailleurs, l’intégration de la culture dans les méthodologies pédagogiques varie selon les approches éducatives. Certaines méthodes mettent l’accent sur un enseignement explicite de la culture, en incluant des éléments tels que des études culturelles, des comparaisons interculturelles et des activités axées sur la sensibilisation culturelle. D’autres approches adoptent une technique plus implicite, en intégrant la culture dans les activités linguistiques et en encourageant l’immersion dans des contextes culturels authentiques. Dans un contexte de classe de français langue étrangère (FLE), le développement de la compétence interculturelle vise à susciter un intérêt pour la compréhension de la langue et de la culture de l’autre. L’objectif est de permettre aux apprenants de développer une compréhension approfondie de la langue et de la culture cible, favorisant leur compétence communicative et leur sensibilité interculturelle. Cette approche inclut également l’exploration de toutes les cultures présentes dans la salle de classe, avec pour objectif la co-création de nouvelles significations pour des situations culturellement inédites. « Le concept d’interculturel renvoie ainsi à une dynamique relationnelle spécifique entre individus appartenant à des cultures différentes, visant à promouvoir l’acceptation mutuelle et à prévenir le rejet. Pour que le dialogue interculturel puisse s’établir, il est crucial de valoriser les valeurs et modes de vie de chaque groupe culturel impliqué » (Morales Roura, 2014).
Subséquemment, la compétence interculturelle prend une importance croissante dans le monde globalisé d’aujourd’hui. Alors que les sociétés deviennent de plus en plus diverses et interconnectées, la capacité à naviguer efficacement entre les différentes cultures et à communiquer au-delà des frontières culturelles est essentielle. Dans le contexte d’une salle de classe de français dans un environnement universitaire, l’enseignement de la compétence interculturelle va au-delà de l’apprentissage de la langue. Il implique le développement d’une compréhension et d’une appréciation des normes culturelles, des valeurs et des pratiques des communautés francophones à travers le monde (voir : sources 20 et 22).Le présent article examine donc les défis, les dilemmes et les délices de l’enseignement de la compétence interculturelle dans une salle de classe de français au niveau universitaire, plus particulièrement au niveau de BA (licence) à l’Université de Doon, située au pied de l’Himalaya dans la ville de Dehradun en Inde.
Naviguer les défis de la compétence interculturelle
L’Université de Doon est confrontée à un défi important, c’est la transmission de la compétence interculturelle aux étudiants. Dans un monde où les frontières sont de plus en plus poreuses et où les échanges interculturels sont courants, cette compétence devient un élément intrinsèque pour préparer les futurs citoyens du monde. Cependant, cette tâche n’est pas sans défis.
Les défis de la co-construction de la compétence interculturelle parmi les apprenants du français langue étrangère à l’Université de Doon, comprennent la nécessité de surmonter les barrières linguistiques et culturelles, de gérer les différences de valeurs et de normes, de privilégier la compréhension mutuelle et le respect, ainsi que de promouvoir un environnement inclusif où chacun se sent à l’aise de s’exprimer et de partager sa perspective culturelle. De plus, il peut être difficile de naviguer dans des contextes divers, où les attentes et les comportements peuvent varier considérablement d’une culture à l’autre. Enfin, la sensibilisation et l’éducation des enseignants et des apprenants sur les questions interculturelles peuvent également constituer un défi, nécessitant un engagement continu et des efforts pour développer une bonne base des compétences interculturelles.
Explorons maintenant les défis spécifiques auxquels les enseignants et les apprenants sont confrontés dans cette quête.
L’un des atouts majeurs de l’Université de Doon réside dans sa diversité étudiante. Les étudiants venant des régions différentesse retrouvent dans les salles de classe, apportant avec eux une richesse de perspectives culturelles. Toutefois, cette diversité constitue aussi un défi. Les différences culturelles, linguistiques et socio-économiques peuvent parfois entraîner des malentendus et des tensionsà cause du manque des connaissances approfondies. Une autre difficulté à laquelle l’Université est confrontée est celle des niveaux linguistiquesdifférents des apprenants. Le déséquilibre dans les niveaux langagiers peut entraver la communication interculturelle efficace. Les nuances culturelles se perdent dans la traductionet les malentendus peuvent surgir facilement. Selon Zarate, « les apprenants sont soucieux des prises de position par rapport auxquelles ils doivent se situer dans la mise en relation de langues de cultures différentes, et dans les situations où ils se trouvent en interaction avec des acteurs qui se référent à des systèmes de valeurs et des contextes linguistiques différents. »(Zarate, 1993).
La sensibilisation aux questions interculturelles est également un défi persistant. Tant les enseignants que les étudiants doivent être conscients des enjeux liés à la diversité culturelle et être formés pour y faire face. Certains apprenants peuvent avoir des préjugés ou une résistance initiale envers les cultures qui leur sont étrangères. Acquérir et développer la compétence interculturelle demande de la motivation et du respect face à l’autre et à sa culture (Ruben, 1985). Une personne qui connaît bien une culture et qui sait s’y adapter, mais qui considère cette culture comme inférieure (comme cela a été souvent le cas à l’époque coloniale), ne peut pas être considéré comme possédant une compétence interculturelle (Bartel-Radic, 2009). Il est donc indispensable de créer un environnement d’apprentissage inclusif où toutes les voix sont entendues et respectées et chaque culture est valorisée et célébrée. Encourager la curiosité, l’empathie et l’ouverture d’esprit est primordial pour favoriser une compréhension authentique et profonde des différentes cultures.
De même, les stéréotypes sur la France et les pays francophones peuvent influencer négativement la perception des apprenants et nuire à leur capacité à développer une compréhension véritablement interculturelle. De cette façon, comprendre les valeurs sous-jacentes des sociétés européennes posent parfois un défi pour les apprenants issus de milieux culturels différents.On peut dire par conséquent que le « complexe d’infériorité » que peut avoir le locuteur non national d’une langue est simplement le produit de malentendus et de préjugés(Byram, 2000). Pour contrer cela, il est essentiel de présenter des informations équilibrées et nuancées sur les cultures concernées, en mettant l’accent sur la diversité et la complexité de chaque société. C’estla responsabilité des enseignants de fournir des informations contextuelles et des exemples concrets qui illustrent les valeurs culturelles spécifiques des pays européens. Ils peuvent animer des discussions ouvertes et partager leurs expériences personnelles d’échange afin d’aider les apprenants à saisir les nuances culturelles et à développer leur sensibilité interculturelle. On doitinteragir, questionner et remettre en cause les stéréotypes, et ainsi, co-construire une vision plus authentique et respectueuse des cultures étrangères.
Dans un environnement où la langue et la culture françaises ne sont pas omniprésentes, concevoir des activités authentiques peut représenter un défi supplémentaire. Cependant, il est possible d’intégrer des éléments de la culture francophone à travers des ressources audiovisuelles, des interactions en ligne avec des locuteurs natifs et des projets collaboratifs internationaux. En encourageant les apprenants à explorer et à interagir avec la culture francophone de manière proactive, nous contribuons à enrichir leur expérience interculturelle malgré les limitations géographiques.De la sorte, la transmission de la compétence interculturelle nécessite un engagement institutionnel fort et des ressources appropriées. Il est impératif que l’Université mette en place des programmes d’études et des activités extra-scolaires qui impliquent l’interaction interculturelle et la réflexion critique sur les questions culturelles.
En somme, la transmission de la compétence interculturelle à l’Université de Doon est un défi de taille, mais un défi qui vaut la peine d’être relevé. En surmontant les obstacles liés à la diversité étudiante, au déséquilibre linguistique, à la sensibilisation vers les cultures différentes et à l’engagement institutionnel, peut jouer un rôle essentiel dans la formation de citoyens du monde compétents et respectueux de la diversité culturelle. Les enseignants, les apprenants et les autorités académiques peuvent transformer ces défis en opportunités d’apprentissage et de croissance personnelle et collective.D’ailleurs, au cœur de cette démarche se trouvent des dilemmes inhérents à la diversité culturelle et à la nécessité de favoriser la compréhension et l’harmonie au sein d’une communauté universitaire qui reflète la pluralité des sociétés contemporaines.
Comprendre les dilemmes liés à la compétence interculturelle
La co-construction de la compétence interculturelle parmi les apprenants de la langue française à l’Université de Doon présente des dilemmes complexes intimement liés à la richesse de la diversité culturelle et linguistique qui caractérise cet environnement académique. Au sein de cette communauté d’apprentissage, plusieurs dilemmes émergent, reflétant à la fois les opportunités et les obstacles inhérents à la rencontre de différentes cultures à travers l’apprentissage d’une langue commune.Ces dilemmes apparaissent lorsqu’on cherche les démarches pour relever les défis.C’est pourquoi enseigner la compétence interculturelle aux apprenants de la langue française à l’Université de Doon est une tâche enrichissante mais complexe qui aboutit sporadiquement à certains dilemmes.
Comme nous l’avons constaté dans la partie précédente, les apprenants de la langue française partagent une langue régionale commune, à savoir le hindi, ils peuvent quand-même provenir de contextes linguistiques et socio-culturels différents, ce qui peut rendre la communication interculturelle complexe. Les différences de registre de langue peuvent créer un dilemme concernant la transmission de la langue cible qu’est le français. La gestion de cette diversité en classe de FLE implique de reconnaître et de respecter les différences individuelles. Ceci exigeégalement des efforts supplémentaires pour faciliter la communication efficace entre les apprenants. Les différences dans les normes sociales, les valeurs culturelles et les attitudes envers les relations interpersonnelleset d’autres aspects de la vie quotidienne peuvent conduire à des incompréhensions et des conflits entre les apprenants de la langue française à l’Université de Doon. Il est nécessaire de mettre en place des stratégies pédagogiques adaptées pour répondre aux besoins spécifiques de chaque groupe, en tenant compte de leurs expériences antérieures, de leurs compétences linguistiques et de leurs sensibilités culturelles.
En outre, la question de l’évaluation et de la mesure de la compétence interculturelle représente un défi considérable. La compétence interculturelle est souvent difficile à définir et à évaluer de manière objective, en raison de sa nature complexe et contextuelle. Pour pouvoir évaluer des instruments de mesure de la compétence, il faut au préalable s’interroger sur leurs raisons d’existence, et les objectifs de leur utilisation (Bartel-Radic, 2009). Concevoir des méthodes d’évaluation appropriées qui tiennent compte des diverses dimensions de la compétence interculturelle peut s’avérer être un défi de taille pour les enseignants et les responsables pédagogiques. Les enseignants font des efforts pour créer un mécanisme afin d’évaluer la compétence interculturelle des apprenants.
« Les personnes qui ont bénéficié d’une interaction en grande partie monoculturelle n’ont accès qu’à leur propre vision du monde culturel ; elles sont donc incapables d’interpréter la différence entre leur propre perception et celle des personnes d’origines culturellement différentes » (Labbate, 2019). Promouvoir une interaction interculturelle authentique nécessite par conséquent la création d’un environnement propice à l’échange et au partage entre les apprenants de différentes cultures. Cela implique d’entretenir la communication ouverte et le respect mutuel, de mettre en place des activités de groupe stimulantes et de promouvoir la curiosité et l’empathie envers les cultures différentes. Les enseignants doivent également être des facilitateurs actifs de l’interaction interculturelle, en encourageant les échanges interpersonnels et en fournissant un soutien approprié aux apprenants qui rencontrent des difficultés à s’adapter à l’apprentissage de la culture française et francophone.
Un autre dilemme auquel les enseignants font face, c’est l’accès aux ressources pédagogiques à exploiter pour transmettre la compétence interculturelle chez les apprenants et leur sélection. Pour offrir une expérience d’apprentissage authentique et enrichissante, il est vital de disposer de documents pédagogiques authentiques qui reflètent la diversité de la réalité culturelle des francophones. Cela peut inclure des articles de presse, des extraits de livres, des vidéos, des chansons ou des films provenant despays francophones. Ces ressources permettent aux apprenants de découvrir la diversité linguistique et culturelle du monde francophone tout en développant leurs compétences linguistiques et leur compréhension interculturelle. Puisque l’Inde n’est pas un pays francophone, il est très souvent compliqué de trouver un bon répertoire des documents authentiques et si l’on arrive à en trouve à l’aide de l’informatique, les enseignants se voient contraints d’élaborer les activités pour mettre en place la co-construction de la compétence interculturelle en classe de FLE.
Enfin, il est parfois fastidieux de trouver un équilibre entre l’enseignement de la culture cible (la culture francophone) et la reconnaissance et la valorisation des cultures d’origine des apprenants. Lorsqu’un apprenant apprend une langue et une culture étrangère, sa langue et sa culture d’origine entrent en contact de façon implicite voire explicite avec la langue et la culture cibles. Les enseignants doiventdonc veiller à ce que les contenus culturels présentés en classe reflètent la diversité du monde francophone tout en offrant des occasions aux apprenants de partager et de célébrer leur propre culture. Cela permet de créer un environnement d’apprentissage positif et participatif où chaque étudiant se sent pris en compte et où la diversité culturelle est célébrée.L’approche doit être adoptée en fonction du niveau linguistique et du milieu socio-culturel des apprenants afin de garantir une compréhension optimale.Les enseignants se doivent d’incorporer de la réflexion créative dans les activités pédagogiques pour rendre l’apprentissage de la culture française à la fois fructueux et ludique.
De cette façon, la co-construction de la compétence interculturelle chez les apprenants de français à l’Université de Doon requiert une approche holistique et sensible qui reconnaît et valorise la diversité culturelle tout en favorisant l’ouverture d’esprit, la communication interculturelle et le respect mutuel.Tenant compte les défis et les dilemmes, les enseignants se tâchent de mettre en place des activités interactives et intéressantes pour donner l’engouement au concept interculturel et d’aider les apprenants du françaisàco-construire la compétence interculturelle.
Savourer les délices pour développer la compétence interculturelle
Pour surmonter ces dilemmes, l’Université de Doon prend des mesures pour mettre en œuvre diverses stratégies et initiatives, telles que des programmes de sensibilisation interculturelle, des activités de groupe favorisant l’échange culturel et des opportunités d’apprentissage expérientiel qui encouragent les interactions interculturelles pour que les apprenants puissent naviguer efficacement dans un monde de plus en plus interconnecté.
La co-construction de la compétence interculturelle parmi les apprenants de la langue française pourrait être une expérience délicieuse et enrichissante, empreinte de diversité, d’échange et de découverte. Dans cet environnement académique, les délices de la co-construction de la compétence interculturelle se manifestent à travers une multitude d’activités et d’interactions qui facilitent l’apprentissage et le partage entre les étudiants de différentes origines culturelles. Ces activités sont notamment basées sur les quatre composantes de la compétence interculturelleléguées par le CECRL : le savoir culturel, savoir-faire culturel, le savoir-être culturel, le savoir-apprendre culturel.« La démarche proposée préconise que le professeur fasse tout d’abord découvrir aux apprenants les instruments linguistiques grâce à la démarche actionnelle où l’action des apprenants est première, ceci permettant de répondre à leurs besoins. Ensuite, nous cherchons à mettre en contact les deux cultures, afin que s’opère un dialogue, par l’introduction de contenus culturels, d’interactions verbales et non-verbales, qui permettent de mettre en pratique les objectifs linguistiques et d’apprentissage. Ainsi, les apprenants peuvent s’approprier la culture de l’Autre et interagir » (Ingrassia, 2015). Ci-dessous quelques activités mises en place par les enseignants de l’Université qui peuvent susciter l’intérêt et le plaisir chez les apprenants et les motiver dans leur apprentissage interculturel.
En premier lieu, les cours de langue française offrent une plateforme idéale pour explorer et célébrer la diversité culturelle. Le curriculum porte les cours sur les quatre compétences linguistiques, l’histoire, la littérature et la culture françaises et francophones. En apprenant la langue de Molière, les étudiants sont de même immergés dans les cultures francophones du monde entier, découvrant par suite une richesse de traditions, de coutumes et de perspectives uniques. Les activités de simulation globale sont un moyen pratique et ludique de transmettre les compétences différentes, surtout de présenter les aspects culturels et de faire entrer les cultures en contact. « La simulation globale se définit comme une méthode d’apprentissage qui consiste à créer un univers et des identités fictives, commeune démarche globalisante qui ne se réduit pas à une séquence d’exercices, s’inscrit dans la durée, se construit et se réalise comme un projet, débouche sur de nombreuses productions. Dans ce contexte, seront développées diverses interactions qui proposent à l’apprenant d’utiliser la langue de manière authentique. » (Mutet, 2003). Chaque projet de simulation globale devient une fenêtre ouverte sur un nouveau pays, une nouvelle culture, permettant aux apprenants de tisser des liens et d’approfondir leur compréhension du monde qui les entoure.
Les activités extrascolaires, telles que les clubs de conversation, les séances du cinéma français et francophone ou les événements culturels, constituent également des moments privilégiés pour la co-construction de la compétence interculturelle. Les apprenants doivent être amenés à réfléchir de manière critique sur leur propre culture et sur celle de la culture cible car le projet interculturel met en évidence une interaction authentique entre les cultures. Ces espaces informels favorisent les échanges authentiques et spontanés entre les étudiants, leur permettant de partager leurs expériences, leurs points de vue et leurs différences dans un cadre détendu et convivial. Ces interactions contribuent à renforcer les liens interculturels et à promouvoir le respect mutuel au sein de la communauté universitaire.
Les projets collaboratifs sont une autre dimension importante de la co-construction de la compétence interculturelle à l’Université de Doon. Travailler ensemble sur des projets de recherche, des présentations ou des travaux de groupe permet aux étudiants de mettre en pratique leurs compétences linguistiques tout en explorant des sujets d’intérêt commun. Ces collaborations transforment les différences culturelles en atouts, permettant aux étudiants d’apprendre les uns des autres et de développer des compétences essentielles telles que la communication interculturelle, la résolution de problèmes et le travail d’équipe.
En outre, les opportunités d’échange et les séjours à l’étranger grâce à des programmes mis en place par les missions diplomatiques françaises et francophones, offrent aux étudiants de l’Université de Doon l’opportunité unique d’approfondir leur compréhension interculturelle en vivant et en étudiant dans un pays francophone. Ces expériences immersives permettent aux étudiants de se familiariser avec des cultures différentes, d’améliorer leur maîtrise de la langue française et de développer une sensibilité accrue aux nuances culturelles. Ils reviennent dès lors enrichis de nouvelles perspectives et prêts à partager leurs expériences avec leurs pairs à l’Université de Doon.
Dans le cadre de l’engagement à promouvoir la compréhension interculturelle, les enseignants ont développé des activités visant à encourager les étudiants, à explorer et à co-construire les compétences interculturelles. Ces activités offrent une immersion interactive dans les cultures française et indienne, tout en favorisant l’échange et la collaboration entre les étudiants en groupes.
Pour démarrer en douceur au niveau débutant, on propose une expérience gustative et linguistique unique. Les étudiants sont invités à créer des vidéos présentant une recette fusion franco-indienne. En plus, d’apprendre le vocabulaire culinaire et les structures grammaticales nécessaires, ils utilisent l’impératif pour donner des instructions de cuisine. Cette activité stimulante engage les sens tout en renforçant les compétences linguistiques et culturelles.
Ensuite, plongeant dans le cœur de la démocratie française, cette activité de simulation globale, créée dans le cadre du cours de l’histoire de la cinquième République française, permet aux étudiants d’étudier et de simuler le processus électoral français. Les étudiants se présentent comme des candidats fictifs, préparant des discours persuasifs et des programmes électoraux. À l’aide d’urnes et de cartes électorales, les autres étudiants votent pour leur candidat préféré. Cette simulation vivante permet aux étudiants de comprendre de manière concrète le fonctionnement des élections françaises et d’établir des parallèles avec le processus électoral en Inde.
D’ailleurs, par le biais des vidéos comparatives faites par les apprenants, ilsexplorent les riches mythologies indiennes et grecques et francophones. Ils analysent les similitudes et les différences entre les traditions narratives, ouvrant donc des discussions fascinantes sur les valeurs culturelles et les croyances fondamentales.À la fin de cette activité, les apprenants téléchargent leurs créations visuelles sur YouTube. Cette activité permet à des francophones de se renseigner sur la mythologie indienne de façon interactive. Cette activité requiert une attitude, c’est-à-dire un savoir-être de la part de l’apprenant. « Ceci réfère à la décentration, en d’autres termes, à la capacité de l’apprenant à réfléchir sur ce qu’il apprend, sur les connaissances, comparer avec son système culturel. La compétence interculturelle sollicite aussi un savoir-comprendre : aptitude à établir un contact avec l’altérité, à le comprendre afin de jouer un rôle d’intermédiaire culturel et de gérer les malentendus » (Aslam-Yetis et Elibol, 2014).
Afin de fournir une expérience professionnelle et interculturelle, les étudiants ont l’opportunité de se comporter comme guides touristiquespour une journée, présentant les sites emblématiques de Dehradun à des visiteurs francophones. Ils créent des itinéraires détaillés, descriptifs des lieux et répondent aux questions des touristes, développant ainsi leurs compétences en communication interculturelle et en narration. Cette activité de simulation globale les met directement en contact authentique avec les francophones natifs.
À travers des projets collaboratifs et dans le cadre d’une convention signée, les étudiants échangentde temps en temps avec leurs pairs de l’Université de Liège et ceux de Haute École Libre Mosane à Liège (HELMo). Pendant la période de confinement liée à la COVID-19, les étudiants de l’Université de Doon ont mené un projet télécollaboratifintitulé Habiter,Migrer, Vivreavec les étudiants de HELMo. Ils ont partagé des témoignages visuels sur leur expérience du confinement, mettant en exergue la compréhension mutuelle et la solidarité. Ce projet a donné l’opportunité aux étudiantsappartenant aux cultures différentes de se connaitre, de partager leur vie et leurs opinions, de soutenir les uns les autres et de co-construire l’interculturalité.
En plus, à l’occasion des Jeux olympiques de Paris, les étudiants participent à des projets pédagogiques novateurs tels que des interviews des jeunes pour sensibiliser la communauté locale de Dehradun à la diversité des sportifs français, francophones et internationaux.
De surcroît, les enseignants encouragent activement les apprenants à participer à des programmes d’échange avec la France et la Belgique, tels que les bourses Erasmus+, Wallonie-Bruxelles International et le programme du service civique : France Volontaires. En effet, ces opportunités appellent les apprenants à se former comme médiateurs interculturels.L’Université bénéficie également du soutien des organes diplomatiques et des associations tels que les ambassades de France et de Belgique, ainsi que de l’Institut Français en Inde et du Bureau du Québec à Mumbai, pour faciliter ces possibilités uniques d’apprentissage interculturel et linguistique.
« Il serait plus judicieux, à notre avis, de parler des cultures-partenaires qui entrent en jeu et dialoguent au cours d’une rencontre interculturelle. On peut être d’accord ou non, accepter ou refuser des construits culturels, mais on est invité à trouver des moyens pour s’entendre et avancer » (Andreeva-Sussin, 2009). À cet égard, l’Université de Doon essaie d’adopter une approche pédagogique globale et immersive qui viseà mettre les cultures en contact et à cultiver une compréhension profonde et respectueuse, renforçant donc les compétences interculturelles essentielles. Les activités liées à la co-construction de la compétence interculturelle parmi les apprenants de la langue française à l’Université de Doonsont une aventure enrichissante qui célèbre la diversité et contribue à l’épanouissement personnel et académique. Grâce à une variété d’activités et d’initiatives, les étudiants sont encouragés à explorer, à apprendre et à grandir ensemble, créant ainsi un environnement d’apprentissage actif où chacun peut se progressersans porter aucun jugement de valeur.
Conclusion
Il va de soi que la co-construction de la compétence interculturelle parmi les apprenants du français langue étrangère à l’Université de Doon présente des défis multiples, mais aussi des opportunités stimulantes. Surmonter les barrières linguistiques et culturelles, gérer les différences de valeurs et de normes, tout en développant la compréhension mutuelle et le respect, représente un défi important dans un monde en évolution rapide. La diversité étudiante, bien que riche en perspectives culturelles, peut également poser des défis, notamment en termes de communication interculturelle et de gestion des niveaux linguistiques variés. Sensibiliser et éduquer les enseignants et les apprenants sur les questions interculturelles sont des éléments pertinents pour relever ces défis. La question de l’évaluation et de la mesure de la compétence interculturelle, ainsi que la sélection des ressources pédagogiques appropriées, représentent dans la même mesure des dilemmes complexes. Cependant, l’Université de Doon adopte une approche actionnelle en mettant en œuvre diverses stratégies et initiatives pour renforcer le développement de la compétence interculturelle chez les étudiants. Des activités telles que des cours de langue intégrant des éléments culturels, des projets collaboratifs et des séjours à l’étranger sont autant de moyens utilisés pour renforcer l’interaction et la compréhension bilatérales. En fin de compte, malgré les défis et les dilemmes rencontrés, la co-construction de la compétence interculturelle à l’Université de Doon est une entreprise enrichissante qui encourage la diversité et le progrès personnel et académique. De plus, les activités interactives telles que les débats, les jeux de rôle, les discussions en groupe ou les activités de simulation globale favorisent l’échange d’idées et la prise de conscience des différences culturelles. Grâce à un engagement institutionnel fort et à des initiatives innovantes, les apprenants sont invités à explorer, à apprendre et à grandir ensemble et contribuer à la construction d’un avenir plus interconnecté et respectueux de la diversité culturelle.
L’interculturel touche à des notions déjà prises en compte dans l’enseignement/apprentissage des langues mais dont les contenus englobent la culture et l’Autre. « Il s’agit des savoirs : connaissances à propos de la culture cible et source ; du savoir-être: nouvelles attitudes à adopter pour s’ouvrir à l’altérité, se décentrer, accepter qu’il existe d’autres valeurs valables; du savoir-comprendre: être capable d’interpréter et d’expliquer un évènement de la culture et de la mettre en relation avec sa culture ; du savoir-apprendre/faire : être capable de mobiliser les 3 savoirs précédents dans le but de nouvelles expériences et pour s’ouvrir à l’Autre » (Byram et al., 2002; Chaves et al., 2012). L’intégration de la dimension interculturelle dans le programme d’études est incontestablement essentielle pour enseigner la compétence interculturelle en classe de français langue étrangère dans une institution. Cette dimension permet aux étudiants d’explorer et de comprendre les différentes cultures francophones à travers des activités telles que l’étude de la littérature, des films, des chansons et des coutumes. En incorporant ces éléments culturels dans le programme, les étudiants peuvent développer leur sens de l’ouverture d’esprit, leur capacité à communiquer efficacement avec des personnes de différentes cultures et leur aptitude à s’adapter à des contextes multiculturels pour devenir acteurs sociaux (Voir : sources 20 et 21).L’importance de la compétence interculturelle en classe de français langue étrangère réside dans sa capacité à ouvrir les horizons des apprenants et à favoriser une meilleure compréhension du monde globalisé. En développant cette compétence, les étudiants sont en effet amenés à se confronter à des cultures différentes, ce qui leur permet d’acquérir une vision ouverte de la société dans une démarche curieuse et respectueuse.
Références
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Byram, M., Gribkova, B., H. Starkey. 2002. « Développer la dimension interculturelle dans l’enseignement des langues » dans Une introduction pratique à l’usage des enseignants. Strasbourg : Conseil de l’Europe. [En ligne] : http://www.coe.int/t/dg4/linguistic/source/guide_dimintercult_fr.pdf
Byram, Michel, 2000. Identité sociale et dimension européenne. Conseil de l’Europe.
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Tripura is a land of rich musical treasure and diversity as well when music is not only a medium of Mere entertainment but also a love and attraction of life. The form of music was different in different places with a diversity of language culture
and contemporary influence of popular music. Instruments of Indian classical music are also imitated by the bamboos of Tripura which will be found in this paper. Different types of bamboo are the material to make the instruments in Tripura. Here this paper has attempted to study bamboo-made instruments of Tripura which was never known in any paper or books. This paper will discuss the history of these instruments, playing techniques, measurements and instrument-making process. The study aims to display the importance of the reach form of music in Tripura.
This small state of Tripura is surrounded by mountainous beauty with majestic memories. A unique combination of hills and plains is observed in this state. This state covers an area of 10492 square kilometres. This state is surrounded by Bangladesh on three sides and Assam on one side. Although small in size, this state is steeped in arts and culture. The remarkable aspect is that unity amid differences is a very vivid example
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for this state. Because people of 19 (Nineteen) Tribes & Sub- Tribes communities lives in this state. These 19 (Nineteen) Tribes & Sub-Tribes communities have their own distinct art practices, festivals, cultural activities that are highly Aesthetic. The use of different musical instruments in different festivals, different dances used in ceremonies and singing is a quality aspect of this state. Needless to say, the four types of musical instruments mentioned in Hindustani classical music, (Anadhya/ Avanadhya Badya, Tantra Badya, Sushir Badya, Ghana Badya) description which was found in “Bharat Muni’s Natya Sashstra Book” we find some examples of these in the musical instruments created in this state. So we can proudly tell that the culture and heritage for music and instruments are so rich in this state. We know that this small state in the Northeastern part of India is naturally very rich in bamboo. The bamboo of this state is very popular for making flutes.
Analysis :-
A young man from Udaipur in the Gomati district of this state, Mr Debabrata Das, created a striking wonder based on his artistry. Made many bamboo musical instruments. What is surprising is their similarity to the four- -categorised instruments of Hindustani classical music mentioned earlier.
I will discuss two numbers of musical instruments below. Which will classify the two genres of Hindustani Classical Music IInstrument{ANADHYA/AVANADHYA (Leather) & TANTRA (String)} according to Bharat Muni’s Natya Shastra book.
The first one, was the bamboo-made “Kanjira”, which was the purely imitated form of the great South Indian Insrument. This instrument will specify the characteristics of ANADHYA / AVANADHYA Badya. Which is a Leather Instruments. I will describe the history, Measurements, Instrument-making process & Playing techniques of the Instrument.
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The story of how a fruit container became a musical instrument sounds like a amazing story when heard from the Inventor, artist / musician of the Instrument. At first the work was not started with the idea that this instrument would be made. The idea was to make a fruit container, but later the addiction to music and new ideas attracted the artist in the mind, you can see the mature form in the above picture.
One of the best quality bamboos from Tripura is Barag. This musical instrument is made of Barag bamboo. First the bamboo is seasoned i.e. chemically treated to make it suitable for making musical instruments. Then small pieces i.e. 3/3 inch size are cut and joined by glue (Araldite) and a round pot of 8 inch diameter is made. Which the artist created as a fruit container. Then, as we hear in the artist’s mouth – the musical pull, this vessel is given the shape of a Kanjira musical instrument. It is good to inform you that no colour has been used in this vessel, the natural colour of bamboo has been kept. To increase the beautification of the pot, it is cut into small pieces and joined by glue to give the shape of Alpana. One end of the instrument will be covered with a canopy and a circular circle is made at the lower part of the G.I wire. In the opposite to the Leather part, where the instrument plays there is eight numbers of 2.5 inch Diwali are made of bamboo to hold the canopy. Copper wire with GI wire to keep these walls taut is added. The height of the entire musical instrument including the canopy is 4 inches. The canopy is made of goat skin. A 2.5-inch thin coated gab is provided on top. You can easily open the canopy and change the entire instrument of your choice. You have to play this instrument by hand. For the modulation of the sound, you have to keep your other hand and press on the canopy with need.1
The second one is Bamboo made “Violin”. For the love & attraction of music, Shri Debabrata Das has made this imitate instrument from the great Hindustani Classical Music Instrument Violin. This instrument will specify the characteristics of Tantra Badya. Which is a String Instrument. I will describe the history, Measurements, Instrument-making process & Playing techniques of this Instrument.
1 Shil,R. (2023, June 8). Bamboo Made Instruments. (Debabrata Das, Interviewer), Udaipur.
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If we read books then we all will able to know about the history of the famous Indian classical music instrument “Violin” but the urge of the mind is full of the love of one’s place. Two guys from Gomati Tripura, Udaipur Shri – Debabrata Das & Shri – Khelendra Das tried to make a violin by the Bamboo of Tripura & they succeeded with their effort. Here are there words – Another unique musical instrument made of bamboo made in Tripura is the violin. This musical instrument is made up of bamboo, leather, wire and steel clips. It is an experimental invention. Makhal bamboo was chosen for this instrument from among the many bamboo found in Tripura. According to the previous method, chemical treatment is done first to increase the durability of bamboo. Then the bamboo is dried in the sun for 15 days and then kept in the shade for 15 days. After this process, the bamboo becomes suitable for making musical instruments. A bamboo knob of 9 to 10 inches in length with a diameter of 12 to 14 inches is first cut to form the base of the instrument. Also another piece of bamboo of half its size i.e. 6 to 7 inches in diameter and 15 to 16 inches long should be made. The next piece of bamboo should be cut lengthwise on top of the previous piece of bamboo and joined inside. The bottom piece of bamboo should be covered with leather on both sides as it is hollow on both sides. Goat skin is applicable in this case. A piece of smooth bamboo should be added over the top of the base for its connection. Now from the ghat part of the upper bamboo to another piece which is placed on the upper bamboo for its connection, cut up to the starting point of this piece and leave the place hollow Steel clips, similar to those used for tuning guitars, are also drilled into the hollow section. Since it is an imitation instrument, it uses four strings just like the original violin. Connect the wires to these clips and attach the wires to the small piece of bamboo attached at the bottom end. Like the original fiddle instrument, it is also played with a shack.2
2 Shil,R. (2022, October 18). Bamboo Made Instruments. (Khelendra Das, Interviewer), Amarpur.
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Conclusion :-
The introduction of these musical instruments in society is very necessary. As a son of the state, Tripura, I must present these musical instruments to the court of the world. Presenting this effort to you through this letter is my main success. The benefit of my effort in promoting these musical instruments will be a success when the future generations will be interested in these musical instruments.
Bibliography :
1) Shil,R. (2023, June 8). Bamboo Made Instruments. (Debabrata Das, Interviewer), Udaipur.
2) Shil,R. (2022, October 18). Bamboo Made Instruments. (Khelendra Das, Interviewer), Amarpur. 5
Antareen(The Confined) is a National Award winning Bengali Feature Film directed by Mrinal Sen. It is an in-depth study of two characters who used to live a lonely life due to their own unavoidable circumstances. The film’s music is minimal in nature. In this film Mrinal Sen explored the loneliness of individuals in today’s society. Shashi Anand composed a simple musical track for the film. Anand’s cinematography needs special mention. The musical track of Anand portrayed an essence of mystery. It is often said by the critics that Antareen is a very underrated film of Mrinal Sen. Sen consciously explored the dark spaces of our soul and showed the essential humanitarian perspective. Sen’s politically focused films drew much more attention to the contemporary viewers. The film Antareen is a loose adaptation of Sadat Hasan Manto’s Badashahat Ka Khatimah. Basically it is a story about the telephonic conversation between the two lonely persons.
Keywords:- Mrinal Sen, Manto , Shashi Anand, Major Scale, Minor Scale, Kshudita Pashan, Trumpet, Violin, Tabla Tarang,
Introduction
Mrinal Sen was one of the few leading directors who brought about a New Wave of Indian Cinema. The film “Antareen” (The Confined), directed by Sen in 1993, is partially based on a writing of celebrated and rebellious Urdu writer and poet Sadat Hussain Manto of Pakistan. The name of the story is “Badsahat Ka Khatma” (End of Kingship). The screenplay is written by Sen himself. This film received National Film Award for Best Feature Film in Bengali. The film was produced by National Film Development Corporation (NFDC).[i]
The film revolves around the isolated life of two strangers who develop a unique connection by talking over the phone. The story is on a somewhat uncommon subject. Sen incorporated the basic theme of “Kshudito Pashan” (Rabindranath Tagore) in the screenplay of “Antareen”. Kshudita Pashan was one of Sen’s favorite as mentioned by author Dipankar Mukhopadhyay. He had a lifelong obsession for ruins and deserted mansions which is reflected in his previous films.[ii] In this film we notice two buildings namely, a very old and crumbling mansion and a modern flat. These are the two main places where the film was shot apart from a railway compartment on the move and a platform which is the last scene of the film. The film has two central characters, whose names remain unknown throughout the film.
The music of the film is precisely applied in such a way that it made the movie memorable. A musical theme has been introduced in the commencement by the music director Shashi Anand. The direction is wonderfully complimented by Shashi Anand’s wonderful cinematography along with minimal music. Little information is available about Shashi Anand, cinematographer and music director of this film.[iii] But after watching the movie, I have come to the conclusion that he never overreached himself.[iv] In this film he directed music according to the need of the narrative. The musical tracks enhanced the beauty of the film. The music of the title track is appropriate for the story and gives a premonition of the mysterious essence to the central theme. The limited music, silence, natural sound of storm, rain, the ring tone of telephone set the mood and the essence of the film. The silence and the dialogues are very natural and conveyed by the characters in an artistic way. The namelessness of the two central characters creates the mystery in the film. The director added some sound effects also which can be considered as ambient sound or incidental sound i.e. the sound of opening a main door in a dilapidated mansion, the sound of crying of a cat which is supposed to be an ominous sign. To many critics, it may seem as a mere superstition.
I find a faint similarity between Antareen’s author guest who eagerly waits for the telephone call and Manto’s central character, Manmohan, the young boy who waits for a call from an unknown girl.[v]
In the introduction, it should be mentioned that the film has been chosen for analytical study for its simple music and multi-layered narrative. The presentation of the entire film is very sophisticated along with its minimalistic musical theme. The cinematic adaptation of Manto’s story along with the imaginative inputs of Sen from “Kshudita Pashan” made the movie a masterpiece. The film is primarily memorable for its assimilation of two literary works. As writer Tagore and Manto were so different from each other in their creations that only a genius director like Sen could only fill the gap and successfully make a film in an unconventional non-linear structure of storytelling. Dipankar Mukhopadhyay discussed the above mentioned fact in his book “Mrinal Sen: Sixty years in search of Cinema”.[vi]
Sen presented the entire film in a very simple manner but actually it is very complex underneath. The film has a literary beauty in its storytelling style, music, dialogue and cinematography. The telephone in this film is used as a symbol where conversation between the two persons in spite of being totally unknown to each other is possible. Here Sen portrayed beautifully how a telephone can be a wonderful medium of connectivity even in the era of 1990s.
Narrative of the Film:-
The story of the film “Antareen” revolves around an old mansion nearby the crowded city of Calcutta. Sen’s articulation of Tagore’s “Kshudita Pashan” in this film was from a totally different angle adds a beauty to the story-telling. His brilliant interpretation of “Kshudita Pashan” and the way he linked Tagore’s story with contemporary reality is exemplary. The life of an Iranian slave-girl almost three centuries ago and the tragedy of a Bengali middle class woman in the twentieth century become same. Sen convincingly tells the viewers that poverty, exploitation of women also exist in our living history. The essence of the literary adaptation is successfully executed by the actress Dimple Kapadia’s mesmerizing screen-presence. Mukhopadhyay has discussed Kapadia’s memorable performance in his book.[vii] In my humble opinion she had felt the Iranian girl’s pain and pathos from the core of the heart.
From the very beginning Mrinal Sen was at his best with imaginative creation. The main male character Anjan Dutta, an author gets an invitation letter from his friend Dilip who invites him to his ancestral mansion as Dilip would be on a holiday for some time. The friend was of the opinion that his author friend might get enough material to write some thrilling stories like Rabindranath Tagore’s “Kshudita Pashan”. The viewers get the first glimpse of the dilapidated mansion when the author guest reaches in taxi and Banamali, the caretaker played by Satya Bandyopadhyay, receives him. During the short conversation with the guest (author) he tries to narrate the great heritage of the ancestors and informs about the courageous Queen (Rani Ma) of the mansion who dared to challenge the British colonial power in the court. Banamali was conversant with the age-old custom of the palace. An example of this is subtly shown by the director when dutiful Banamali asks the writer guest to remove his shoes before entering the room where the revered Queen’s statue was kept. Banamali, conscious about his responsibilities, makes arrangements for every requirement of the guest before leaving for his home for a few days. Thus the writer experienced a complete emptiness in the mansion for the first time and the situation reminds him of his friend’s comparison with “Kshudita Pashan”. Perhaps this was the beginning of a new turn in his imagination where he found his own similarity with the tax collector of “Kshudita Pashan”.
Mrinal Sen presented both the anonymous characters in a very poetic way. In the very first shot the author is reading the invitation letter from his friend Dilip, the director had subtly shown an abstract painting of Tagore in author’s residence. It gives the viewers an idea of the author’s love for Tagore’s art and literature. The author gets an impression from the letter that there are a lot of anecdotes and the mansion is a witness of many untold stories of social life of that period. In the film, the female character stays in a flat alone with a lot of comforts. But there was a dark story beneath.
The author lives a very simple life in the mansion. The visuals of the mansion through cinematography is beautifully exhibited the decadence of lavish life-style of yesteryears and many untold stories of exploitation by the feudal lords. The cinematography portrayed the entire theme with minimum music.
The central theme of the story begins with a sudden phone call from a lady at midnight . The author responded but there was no voice from the other side. This may seem a little uncanny but the author was delighted by the thought that something was in store for him. He had not to wait for long. The next morning again the telephone rings and a lady from the other side enquired whether it was raining in their vicinity. In this way the conversation continued almost every day which has a mesmerizing effect on both. Within a short period a unique bond grows between them through the telephone. It may be both were alone in their life and thus they started enjoying the dialogue and on some occasions the dialogue appears to be abstract. When the telephonic conversation begins the author , in his subconscious mind, was of the opinion that he was like the Protagonist of Tagore’s “Kshudita Pashan” as the two characters have some strange resemblance. During their talk the anonymous lady assumes that with whom she is talking over the telephone must be an author and requests him to write her story. She sacrifices her life to give company to the rich man who was an anonymous figure throughout the film. The director very successfully made the film without his voice and appearance.
Sen portrayed the concrete jungle of Calcutta through the eyes of the lady who spends several sleepless nights alone owing to her multifarious problems. In an attempt to get some respite incidentally she dialed the author’s number. The author was fast asleep, but he ultimately received the call and a steady conversation started between them. The lady asked the author whether he has made an opinion of her. The author replied that he often fails to understand her. But he made a sketch of the lady after listening to her voice, questions and style of talking. The author conveyed that in his imagination he could visualize that she stays in a decent room in a flat, with a bed. The telephone and clock are kept by the side of the bed. As she tells an incorrect time, the author assumes she often forgets to wind the clock. In the night when everyone is in deep slumber she remains awake in her room alone throughout the night in the quite city. She does not have the opportunity to talk so she wants someone who will listen to her with patience and empathy. She feels suffocated and tired in her lonely life. But she does not know with whom she wants to talk. So she is in frantic search of some broad minded persons who is ready to spare sometime for patient listening. After this conversation the lady realized that the author could understand her loneliness. This telephonic acquaintance adds beauty to the film. Their expression gives us some idea that both of them wait eagerly for call. The conversation between the two and the patient listening of the author leaves no doubt that some sort of sympathy grew in author’s mind. The lady got some ray of hope as she got someone who can be trusted. She compared her condition with the slave lady of “Kshudita Pashan” and asked the author a very complicated question. She wanted to know that mother ever wanted to know the whereabouts of the Arabian daughter kidnapped by bandits for Emperor’s Harem as mentioned in “Kshudita Pashan”. The author very humorously answered that Tagore did not say that. After that, they went on to speak for quite some time. The author was in full flow and uttered some extracts from Tagore’s writing where he describes the plight of the hapless lady. The most touching part of the film was when the lady revealed that her mother still bothers to take information about her and regrets for the decision which she is compelled to take because of their poverty. When they came closer the lady discloses her story in different way. She lives like a mistress of a rich man who runs the expenses of her family. In fact she had to leave her own family under desperate situation. She is caught in a prison of her own where she stays at the mercy of a rich man who cares little for her.
In fact, she admits during their conversation that due to her unbearable loneliness she randomly calls strangers at night. The lonely lady had to sacrifice her life for the sake of her poor family. As a result she had to fall a prey to a very rich man who exploited her and deprived her of all sorts of free life and liberties. Almost at the film’s end, the director shows that she meets her family. She is happy to see her sacrifice was not in vain. She finds that her ailing father is almost at his death bed but her only consolation is that her family is now in a much-better position than before. Ironically this was possible because the rich man who betrayed the lady for his lust and pleasure at least took care of her family and bared the expenses and fulfilled her family members’ needs. Mention should be made that the identity of the rich man is shrouded in mystery.
The writer finds inspiration from the story of the lady. He shows his concern and sympathy for the lady and sincerely wants to meet her for once. But the lady refuses to meet the author, perhaps she does not want to reveal her identity. Probably her bitter experience made her sceptical about menfolk. When she meets her family to rebuild her relationship, she realises her family has forgotten her sacrifices. At last in a phone call the rich man told her to work as a call girl. The series of betrayals in life compelled her to stay alone and anonymous in life. She remains a wretched and lonely woman throughout the film. Dimple Kapadia showed her loneliness through her beautiful expression.
At the end, the director shows that incidentally they meet in a train where the lady reaches her destination and writer helps her to lift the luggage from the train. Their look at each other kept the viewers spellbound for the brilliant acting of Anjan Dutt and Dimple Kapadia. Undoubtedly, one can say that the lady recognizes the author after listening to his voice.
Music of Antareen
Title Track
The music of the film “Antareen” stands out for its minimalistic approach. The title music starts from two seconds with only two instruments playing the major scale. The title track starts with the Trumpet playing a tune or Asthaayi[1] using all notes of the Minor scale[2]. We can call it a Bhairavi scale[3]. It has a very clear, simple tune by Trumpet and followed by the same tune played on Violin. The rhythm has been kept interestingly by Guitars, bells and other electronic sound. A second line of the title track music follows in the same pattern and is opened by the Trumpet again. After that, it is followed by Violin and an electronic Percussion sound which is musically arranged with bells and guitar. The title track gives a different musical effect to the film. The title track gives a premonition of the mysterious essence to the central theme. It is a soothing, simple and attractive title track which lasts for one minute forty few seconds.
Second Musical Track
The second musical track begins at around four minutes twenty-five seconds. Here the music director again added a minor scale similar to Bhairavi Thaat. The notes are played on Trumpet without any Percussion accompaniment. But the tune flows in a particular rhythm. An electronically added sound similar to the Santoor provides another layer and the same Asthaayi is played twice. The beautiful sound of Tabla Tarang[4] creates a suspense as the care-taker moves forward to open all the big rooms. The total sound body gives a pleasant and interesting atmosphere. It creates a feeling of suspense. This second musical track ends at around five minutes .
Third Musical Track
The third musical track commences at around ten minutes , is a sad tune. The musical piece shows the sad mood of the character. The musical phrases expressed through Violin again using the Minor scale along with excellent Piano chords[5] and notes at the background. It creates an atmosphere of deep thinking of the lonely lady. This is a simple, clear yet thought provoking small piece of music. The music suits the scene of the film. This lingers on the listeners’ mind not only for its simple arrangements, but for the melody it creates. The tune compelled the viewers to think about the situation. This musical track ends up at around twelve minutes .
Fourth Musical Track
The fourth musical track begins at around seventeen minutes . This musical piece consists of a few assorted[6] notes in the Piano breaking into a long run for few moments and after that the climax comes. The climax has a louder and larger sound body of rain water. It evokes the rather metaphorical turmoil in the mind of the Protagonist by showing the flying away of the manuscript and papers and the onset of the tidal wave on the ocean. It ends up at around seventeen minutes forty-one seconds. It is a multi-layered musical track.
Fifth Musical Track
The fifth musical track starts at around twenty-five minutes . The sound track starts with the creaking of the shoes on the floor of the dilapidated palace. The sound of the shoes or footsteps is interestingly used as the substitute of Percussion. The minor chord produced by the Trumpet was accompanied by the bass notes of Piano. This effect created a suspense. The mood of suspense is visible on the face of the Protagonist, author. The role is wonderfully enacted by Anjan Dutta. The accompanying Tabla Tarang not only keeps the beats but creates music on its own. This is followed by long trailing notes of the Violin. This long trailing note on Violin is producing the same suspense and ending with the sound of footsteps on the floor as the author moves around in the dilapidated mansion. The fifth musical track ends at around twenty-seven minutes .
Sixth Musical Track
The sixth musical track starts at around thirty-four minutes forty seconds where there is a turmoil going on in the mind of the lonely lady. Her tension is beautifully shown by the long run on Piano. This is followed by few notes on Violin against a mystery and suspense. The music also expressed the uncertainty and despair of the lady’s life. The few notes on Violin created a mystery and uncertainty. This uncertainty loomed large in both of the stranger’s life. They are getting closer day by day and they went on with their conversation in a natural way.
Once again a few assorted notes on the Piano also create a beautiful and yet simple and well-spaced out musical background, that this aesthetic touch makes the film very interesting. The long dialogue of the protagonist comes along with the music wonderfully. The sixth musical track ends up at around thirty-six minutes .
Seventh Musical Track
The seventh musical track commences at around one hour eighteen minutes twenty-nine seconds and it lasts for one minute few seconds. This musical track is a duet between the Trumpet and the Piano. The Piano providing the chords to those beautiful assorted tunes[7] played on the Trumpet of the same scale, of the same nature as the basic theme of the film. Indeed returning to the original theme music back again which was the background score of Cinematographic Panorama of the entire movie. The cinematographer panned his camera from one side to another. The author is in a rush to pack up his clothes and other belongings as he wants to return back before his friend, Dilip’s arrival. This was the scene against which the music is composed and executed. The entire scenario of the locality is presented by the director. The whole scene is being reflected musically with the commencing theme-music of the film. The music showed that things returning back where it all began. Overall it is a melodious and beautiful piece from the aspect of Western music for the viewers.
A detailed review of the film “Antareen” is written by Arun AK in the platform, film companion where the title of the article is “Mrinal Sen’s Underrated Gem Antareen Is On MUBI”[viii].
I found one review of Martin Teller on “Antareen” which is partially true but too harsh and biased on several angles. Primarily he tried to highlight the dark sides of the film leaving aside new angle which Sen tried to portray commendably.[ix]
Mrinal Sen’s message to the society is that even after three and a half century the exploitation of women is still very much prevalent in the modern society. In any society such a heinous practice should be condemned. But unfortunately the society turns a blind eye.
According to Dipankar Mukhopadhyay in his book, “Mrinal Sen: Sixty years in search of Cinema”, “Sen end the film with a Chekhovian[8] flourish. The two protagonists come face to face for a few seconds in a crowded train. Dimple immediately recognizes Anjan as he speaks, but she herself does not utter a word; so Anjan never knows that he has actually met his dream girl.”[x]
According to British film critic and scholar, Derek Malcolm “Sen has traced the social and political ferment of India with greater resilience and audacity than any other contemporary director.”[xi]
I would like to conclude the analysis with a quotation from Mukhopadhyay’s commendable work that “Antareen is the desperate story of two sensitive individuals’ desire to communicate with each other, but in the end both are condemned to loneliness, ‘infinite splendour and eternal confinement’. In its treatment and development, the film also bears the unmistakable stamp of Mrinal Sen’s own gharana.”[xii]
References:
[1] Sthayi or Asthaayi is an initial phrase or line of a fixed melodic composition in Hindustani music. It’s a way of systemizing the parts of a composition. The Sthayi means octave also.
[2] In music theory the term minor scale refers to three scale pattern – the natural minor scale, the harmonic minor scale and the melodic minor scale – rather than just one as with the major scale.
[3] Bhairavi is a Hindustani heptatonic raga of Bhairavi Thaat. In Western musical terms raga Bhairavi employs the notes of the Phrygian mode, one of the traditional European church modes.
[4] The Tabla tarang is a melodic percussion instrument consisting between ten and sixteen tunes dayan drums. In a table ‘pair’ instrument the dayan is the treble drum and the bayan is the bass drum. Tarang means ‘waves’.
[5] The chord associated with the A minor scale are A minor, B diminished, C major, D minor, E minor, F major, G major. In other words, every note in the scale is associated with a chord. The chord structure for the minor scale is the same of all keys.
[6] Many kinds of purposefully arranged but lacking any uniformity.
[7] 1: a pleasing succession of musical tone: melody, b: a dominant theme. 2: correct musical pitch or consonance – used chiefly in the phrases in tune and out of tune.
[8] Relating to or characteristic of the Russian playwright and short story writer Anton Pavlovich Chekhov or his works – characteristics of Anton Chekhov or his writing, especially as they are evocative of a mood of introspection and frustration.